Contrairement aux précédents, le Ramadhan de cette année semble moins emballer les Constantinois. C'est certainement dû à la chaleur de plus en plus insupportable. Le mercure affiche, ces deux derniers jours, au moins 42 degrés à l'ombre. L'on craint surtout pour les personnes âgées. Que dire des personnes atteintes de maladies chroniques et qui refusent volontairement de se soumettre aux conseils de leurs médecins, mettant leur vie en danger. Ceux qui supportent se tiennent tous les matins sur les allées, un journal à la main, question d'occuper son temps. D'autres courent vers le marché, préférant ainsi faire les achats avant midi. Cependant, même ces endroits habituellement bondés, sont de moins en moins fréquentés. Découragés par la chaleur et les prix prohibitifs, les citoyens semblent avoir changé leurs habitudes durant ce Ramadhan. Les bagarres quotidiennes, elles, n'en finissent pas. A cause d'un rien des disputes éclatent et finissent en pugilat. Heureusement que les plus sages sont toujours là pour calmer les esprits. Sur un autre plan, il convient de relever un point positif et non des moindres: la sécurité des citoyens. En effet, le taux des agressions a nettement diminué, la police semble maîtriser la situation. Les éléments de ces mêmes services sont omniprésents, d'ailleurs on ne remarque qu'eux dans les rues et les grandes surfaces. Très vigilants, les services de sécurité se sont vite adaptés, non seulement au climat, mais aussi au jeûne. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, la circulation est moins dense. Les Constantinois vivent plutôt la nuit. Les magasins sont désormais ouverts jusqu'à minuit passé et le calme ne s'installe que vers trois heures du matin. Néanmoins, la ville n'a pas encore retrouvé sa véritable identité quant aux soirées pour lesquelles Constantine était connue jadis. Des animations manquent vraiment. Et à l'exception de quelques rares activités culturelles, la ville cherche encore son ambiance d'antan. Il est vrai qu'aujourd'hui, des familles entières n'hésitent plus à sortir pour retrouver un peu de fraîcheur la nuit, mais l'on est encore loin de l'ambiance ayant prévalu durant les années 1970 et 1980 avant l'avènement du terrorisme, période qui a contraint les populations de tout le pays à rester chez soi. Mais, désormais, l'on est en mesure de dire que la sécurité qui revient progressivement a encouragé les citoyens à revenir même timidement à une vie tout à fait normale. Tout ce qu'on espère à Constantine, à l'instar des autres wilayas, est l'amélioration du cadre de vie.