Le départ du «Mariam», un bateau d'aide humanitaire qui veut briser par la mer le blocus israélien de la bande de Ghaza, a été reporté à une date indéterminée, faute d'autorisation, ont indiqué hier les organisateurs. «Le projet a été reporté à une date indéterminée, mais il n'a pas été annulé», a déclaré l'organisatrice de l'expédition Samar el-Hajj lors d'une conférence de presse au port de Tripoli (nord). Le «Mariam», qui devait partir hier soir du port de Tripoli, ne peut pas partir faute d'autorisation des autorités de Chypre où il devait se rendre dans un premier temps, ont indiqué les organisateurs. Une cinquantaine de femmes, libanaises et étrangères, devaient embarquer à bord du «Mariam», initialement baptisé «Jouneh Star», un cargo battant pavillon bolivien et dont le capitaine est libanais. Les organisateurs de l'expédition ont affirmé samedi qu'ils menaient des contacts avec des pays comme la Turquie et la Grèce pour qu'ils permettent au bateau d'accoster ou de passer par leurs eaux territoriales et qu'ils attendaient leur réponse. Israël et le Liban étant techniquement en état de guerre, aucune liaison maritime n'est possible entre les deux pays. Le gouvernement chypriote a rappelé vendredi dans un communiqué qu'il interdisait à tout navire de se diriger vers l'enclave palestinienne à partir des ports contrôlés par la République de Chypre. Dans une lettre au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, l'ambassadrice d'Israël à l'ONU Gabriela Shalev a averti que son pays se réservait le droit d'utiliser «tous les moyens nécessaires» pour empêcher le «Mariam» d'aller à Ghaza, un territoire contrôlé par le mouvement islamiste Hamas. Elle a affirmé que le groupe organisateur du voyage «est soupçonné d'avoir des liens avec l'organisation Hezbollah». Selon elle, Israël possède également des informations selon lesquelles un autre navire, le «Nagi al Ali», se prépare à appareiller d'un port libanais pour Ghaza. Un assaut mené le 31 mai par l'armée israélienne contre une flottille humanitaire internationale qui faisait route vers Ghaza avait coûté la vie à neuf passagers turcs.