Israël multiplie depuis quelques jours les provocations. Dans ce sens, les autorités de Tel Aviv ont donné hier leur feu vert pour un projet de destruction de 22 maisons palestiniennes à El Qods-Est; une affaire qui risque de réveiller à nouveau les tensions dans la Ville Sainte. Depuis qu'Israël a annexé l'est de la ville en 1967, annexion non-reconnue, près de 200.000 juifs s'y sont installés. Pour les militants d'Al-Bustan, ce projet s'inscrit "dans le contexte général de la judaïsation à grande vitesse" de Jérusalem-Est, que les Palestiniens veulent comme capitale de leur futur Etat. Le site contesté est situé dans un quartier plus vaste dénommé Silwan, où vivent 50.000 Palestiniens et 70 familles juives. Des démolitions précédentes ont fait de Silwan un des principaux points de tension entre Palestiniens et Israéliens. Notons par ailleurs, que la Ligue arabe a qualifié dimanche la décision israélienne portant expulsion de quatre députés du conseil législatif palestinien de la ville d'El-Qods occupée de "coup à la démocratie et de violation flagrante du droit international et de la Convention de Genève". La Ligue arabe a, dans un communiqué, condamné cette décision et demandé au quartette, au secrétaire général des Nations unies et à l'ensemble des organisations internationales concernées qui ont suivi et supervisé les élections palestiniennes de protéger la démocratie et d'intervenir afin d'amener Israël à renoncer à cette escalade grave. Par ailleurs, la Ligue arabe a demandé à l'Union interparlementaire (UIP) et aux organisations des droits de l'homme d'exercer des pressions sur Israël, affirmant que ce dernier tente de manière continue à saper tout effort visant la relance du processus de paix. Elle a appelé la communauté internationale à barrer la route aux plans israéliens, estimant que la décision israélienne constitue "un désengagement total des accords conclus et du processus de paix en général". "C'est là un acte qui s'inscrit dans le cadre de la politique israélienne de judaïsation d'El-Qods", a encore affirmé l'organisation panarabe. Notons sur un autre registre que le départ de deux bateaux d'aide humanitaire iranienne pour Gaza soumise au blocus israélien a été retardé à une date indéterminée, a indiqué lundi un responsable du Croissant-Rouge iranien. "La modification, selon les prescriptions de la Croix-Rouge internationale, de la cargaison devant être acheminée à Gaza ainsi qu'un certain manque de coordination internationale ont entraîné un retard dans le départ de la flottille du Croissant-Rouge", a dit Mohammad Javad Jafarian. "Aucune date précise n'a encore été fixée pour ce départ", a précisé ce responsable de la branche jeunesse à l'organisation, cité par l'agence Isna. Le Croissant-Rouge iranien a annoncé début juin son intention d'envoyer deux bateaux chargés d'aide humanitaire et de volontaires à Gaza, dans une tentative de briser le blocus imposé depuis quatre ans à l'enclave palestinienne par Israël, l'ennemi juré de l'Iran qui ne reconnaît pas l'Etat hébreu. Un bateau chargé d'aide humanitaire devait en principe partir au début de cette semaine, l'autre transportant des "travailleurs humanitaires volontaires" attendant le feu vert des autorités iraniennes pour des questions de "sécurité". "Les bateaux iraniens transporteront de l'aide humanitaire et n'auront aucune arme à bord (...) si bien que toute agression constituerait une violation des lois maritimes" internationales, a souligné M. Jafarian. Le 31 mai, des commandos de la marine israélienne ont lancé un assaut contre une flottille humanitaire pour Gaza dans les eaux internationales au large de l'enclave palestinienne. Neuf passagers turcs ont été tués dans ce raid. Dans ce contexte le vice-président syrien, Farouk Echaraa a souligné dimanche à Alger la convergence de vue entre l'Algérie et le Syrie sur la nécessité de la levée du blocus imposé à Ghaza et l'ouverture d'une enquête internationale sur les crimes israéliens. Dans une déclaration à la presse au terme de l'audience que lui a accordée le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, le vice-président syrien a indiqué que l'entretien a porté sur "la situation tragique dans la bande de Ghaza assiégée", soulignant "la convergence de vues autour de la levée du blocus à Ghaza et de l'ouverture d'une enquête internationale sur les crimes contre l'humanité perpétrés par les forces israéliennes".