L'escroc promettait à ses victimes des véhicules en dépit de la suppression du crédit automobile. Le verdit relatif à l'affaire du concessionnaire d'Oran de la marque Cherry a été renvoyé à lundi prochain au grand dépit des 132 plaignants qui réclamaient le remboursement de l'avance initiale versées auprès de l'agence d'Oran. Le procès, ouvert la semaine dernière, a été sanctionné par le sévère réquisitoire de l'avocat général qui a requis cinq années de prison ferme contre le patron et la secrétaire de ladite agence située à El Maqari, ex-Saint Eugène. L'affaire porte le sceau d'une escroquerie à grande échelle.132 souscripteurs auprès de l'exploitant local de la marque Cherry ont été arnaqués sans espoir d'être remboursés en attendant la clémence du juge qui sera prononcée lundi prochain. Prévu pour la fin du mois de juillet, le procès a été renvoyé à lundi dernier pour complément d'enquête dont la convocation, en qualité de témoins, de plusieurs responsables de la maison mère domiciliée à Alger. A cette date, le tribunal a tenté, tant bien que mal, de soustraire des informations pouvant éclaircir davantage sur les tenants et aboutissants de l'affaire tout en promettant aux 132 victimes de recouvrer leurs droits. Cependant, les responsables de la maison mère se seraient désengagés de toute responsabilité et du comportement du responsable local. Aussi, les souscripteurs, qui réclamaient leur dû, ont vu leur espoir de posséder un véhicule volé au même titre que les 30% versés comme avance initiale. L'affaire a été rendue publique après que l'«escroc» d'Oran a tenté de gagner du temps en faisant croire à ses clients qu'ils auront leurs voitures malgré l'annulation des crédits automobiles. Dans cette affaire, des fonctionnaires, enseignants de différents paliers, hommes et femmes de classe moyenne ayant hypothéqué leurs biens, bijoux et salaires, risquent de tout perdre. Les affaires de corruption ne manquent pas à Oran. Le cas de Boulahya (Barbu) des Castors est édifiant. Ce dernier s'est évaporé dans la nature après avoir emporté la «chakara» contenant quelque 90 milliards de centimes qu'il aurait extorqués à des gens auxquels il faisait croire à la fertilité de ses affaires. D'autres cas sont tout aussi inédits que révélateurs du phénomène de la corruption à Oran. Plusieurs affaires d'usurpation de fonction, sanctionnées par de lourdes peines, ont été traitées par les tribunaux d'Oran tandis qu'au moins une dizaine d'escrocs continuent à faire l'objet d'intenses recherches.