«L'assemblage de véhicules en Algérie n'est pas impossible», a clamé Mohamed Baïri, président de l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A). «Impossible n'est pas algérien!» ont semblé dire les concessionnaires par la voix de leur représentant. Leur appel au gouvernement sonne comme un cri de détresse. Ils évoquent, pour la première fois, l'ébauche d'un tissu de fournisseurs en pièces de rechange qui soutiendra, plus tard, une véritable industrie automobile en Algérie. Alors que la 13e édition du Salon de l'automobile d'Alger prend effet aujourd'hui à la Safex (Société algérienne des foires et exportations), les concessionnaires automobiles algériens se disent prêts à tenter le pari de la construction et de l'assemblage de véhicules en Algérie. C'est du moins ce qu'a laissé entendre, hier, M.Mohamed Baïri, président de l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A). En effet, ce dernier et au nom des principaux représentants des marques automobiles, a longuement plaidé en faveur de la réalisation, sinon, l'ébauche d'un tissu industriel capable de rendre possible l'assemblage des voitures sur le territoire algérien. «L'assemblage n'est pas impossible», a alors clamé l'orateur qui a évoqué les premiers contacts qu'ont établis les concessionnaires avec les professionnels algériens de la mécanique fédérés par l'organisation Upiam (Union de l'industrie automobile et mécanique). Un rapprochement qui déboucherait à terme sur la création du fameux tissu industriel tant souhaité par le constructeur en vue de donner leur aval pour la construction d'usines d'assemblage. L'Upiam, selon M.Baïri, pourrait alors fournir, dans un premier temps, de la pièce de rechange d'origine. L'intervenant a, ensuite, lancé un appel pressant aux pouvoirs publics les invitant à se réunir autour de cet objet. Il a alors assuré que les concessionnaires sont capables d'élaborer un rigoureux cahier des charges en vue de concrétiser cette ambitieuse entreprise. Il a explicitement affirmé dans ce sens que l'AC2A compte saisir les autorités concernées afin de créer et mettre en place un groupe de travail mixte où les investisseurs potentiels (y compris les constructeurs), en collaboration avec les représentants de l'Etat, se rencontreront pour, à la fois adopter une approche commune, et inviter les constructeurs à produire leurs cahiers des charges en vue de leur implication concrète et effective dans la création et le développement d'un tissu industriel. «Ainsi nous coupons court aux motifs régulièrement avancés pour clamer que l‘assemblage de véhicules dans notre pays est impossible économiquement parlant», a-t-il conclu. Même s'il ne l'a pas clairement formulé, l'orateur a, néanmoins, laissé transparaître le profond désarroi des concessionnaires automobiles, notamment après la mise en application du décret exécutif relatif à la profession et la cohorte de clauses qui ont fini par enfoncer le commerce automobile en Algérie dans une profonde sinistrose. Aussi, a-t-il rappelé que le Salon de l'automobile, dans son actuelle reproduction, «se tient dans une période particulière, marquée par la série d'événements et mesures gouvernementales se traduisant par des contraintes très fortes sur l'activité des concessionnaires automobiles». Il a cité entre autres les différentes taxes frappant les véhicules ainsi que le chiffre d'affaires des concessionnaires, les décisions relatives au crédit à la consommation et à l'interdiction du port d'Alger au débarquement des véhicules et enfin, la suppression du crédit automobile. Faisant preuve d'un certain devoir de réserve, il a néanmoins nuancé: «Nous ne sommes absolument pas contre des mesures visant à protéger l'économie nationale, bien entendu, mais leur application se doit d'être progressive et suffisamment préparée avec tous les concernés.» L'AC2A, par le biais de ses adhérents, se veut un partenaire sérieux et loyal envers les autorités, ont enchaîné de concert les confrères de M.Baïri, tout en regrettant que les draconiennes dispositions prises par l'Etat n'aient pas été étudiées avec les principaux acteurs du marché automobile, c'est-à-dire, les concessionnaires. Ils ont, ensuite, mis en avant le rôle citoyen de la trentaine de concessionnaires qui adhèrent à l'AC2A, lesquels représentent 95% de l'activité impôts et taxes. Notre contribution est de l'ordre de 5 milliards Da, et les emplois directs que nous offrons sont de l'ordre de 10.000 et plus de 30 000 avec les agents agréés, sans compter les nombreux emplois indirects créés chez les sous-traitants (sociétés d'informatique, de sécurité, de communication etc.) ont-ils poursuivi. En dépit d'un marché automobile, où les ventes auraient chuté d'au moins 30%, suite à des décisions que l'on qualifie de «corrosives», l'actuel Salon de l'automobile gagne paradoxalement en espace d'exposition (25.000 m²). Cette dernière est en hausse de 10% par rapport à 2008. Ils sont 39 exposants, dont une banque, à participer à cette manifestation. A la clé, une soixantaine de marques automobiles dont une trentaine de nouveautés. Le Salon de l'automobile d'Alger demeure ainsi un événement majeur, incontournable et spécialisé. Plus de 200.000 visiteurs entre professionnels et grand public sont recensés à chaque édition. Cette 13e édition se poursuivra jusqu'au 10 octobre prochain.