Les autorités yéménites ont affirmé que quatre membres d'Al Qaîda avaient été tués dans de nouveaux affrontements avec l'armée à Loder (sud) alors que le principal dirigeant sudiste en exil appelait hier l'ONU à intervenir pour arrêter «es massacres» commis par Sanaa. Ces nouveaux morts portent à 33 le nombre de tués dans les combats qui ont éclaté vendredi à Loder, dans la province d'Abyane, selon un décompte basé sur des sources officielles et médicales. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, «quatre membres d'Al Qaîda ont été tués et d'autres ont pris la fuite après avoir évacué leurs blessés» lors de combats lundi soir. Il ajoute que «les chefs des éléments terroristes ont commencé à fuir» Loder. Le ministère de l'Intérieur a indiqué que l'armée menait des perquisitions dans la ville et qu'elle avait retrouvé de nombreuses armes dans les maisons où se barricadaient les hommes armés, notamment des roquettes antichars. Plusieurs témoins avaient fait état d'un exode massif des habitants de la ville de Loder, qui compte en temps normal 80.000 habitants. Dans un communiqué, l'ancien vice-président yéménite Ali Salem al-Baid a appelé «l'ONU et la Ligue arabe à intervenir immédiatement pour arrêter les massacres et enquêter sur les violations perpétrées par le régime de Sanaa». Il a accusé le pouvoir yéménite d'utiliser «l'argument de la lutte contre Al Qaîda (...) pour obtenir un appui international et des aides des parties internationales concernées par la lutte contre le terrorisme». «Nous répétons notre condamnation des agissements d'Al Qaîda et soulignons à l'égard de la communauté internationale que le régime de Sanaa est de connivence avec ce réseau», a-t-il encore dit dans ce communiqué. Selon lui, l'un des objectifs de «la campagne militaire menée contre Loder est de briser la résistance pacifique du peuple sudiste face à l'occupation, en entraînant le Mouvement sudiste pacifique à une confrontation armée pour le liquider». Les combats à Loder sont les plus violents à opposer les soldats à des hommes armés dans le sud du Yémen, où Al Qaîda dans la Péninsule arabique (Aqpa) est actif et où les attaques contre les forces de sécurité et les responsables gouvernementaux se sont multipliées au cours des derniers mois. Le Yémen du sud, qui était un Etat indépendant avant 1990, est également le foyer d'une contestation animée par le Mouvement sudiste, une coalition dont certaines composantes appellent au fédéralisme et d'autres à la sécession du Sud.