La guerre que se livrent procuration au Yémen, l'Iran et l'Arabie saoudite, s'offre un nouveau front qui pourrait avoir des conséquences bien graves dans la région. Cinq personnes, dont deux militaires, ont été tuées hier dans des accrochages entre les forces de sécurité et des manifestants qui voulaient marquer l'anniversaire de l'indépendance de l'ex-Yémen du Sud en 1967 jusqu'à l'unification avec le nord en 1990, à l'entrée de la ville d'Ataq, à 500 km au sud-est de Sanaa. Selon le dirigeant sudiste en exil Ali Salem al-Baïd qui a dénoncé ce « massacre », une manifestation est prévue à Aden, principale ville du sud, le 30 novembre prochain pour demander à l'Onu d'organiser un référendum sur l'autodétermination du sud du Yémen. En attendant la gestion de ce conflit dans les prochains mois, les autorités yéménites gèrent leurs rebelles « zaydites » » qu'ils soupçonnent agissant pour le compte de l'Iran. Ils ont fermé hier l'hôpital et un dispensaire iraniens à Sanaa et « permis » à des centaines de personnes de manifester devant l'ambassade iranienne pour dénoncer « les ingérences » de Téhéran. Cette dernière ne compte pas se laisser faire. Assumant quasiment sa présence au Yémen, l'Iran qui menace l'Arabie de venir troubler le grand pèlerinage à La Mecque, a laissé lui aussi des étudiants, « tristes pour les chiites du Yémen » manifester et réclamer l'expulsion de l'ambassadeur d'Arabie saoudite. Dans une lettre au président Ahmadinejad ils auraient dénoncé les relations diplomatiques avec ce pays qualifié « d'outil de la politique sioniste contre l'islam chiite ». L'Arabie saoudite qui abrite près d'un million de Yéménites, dont des « houthistes et des ismaéliens, une autre branche du chiisme, s'impliquera t'elle davantage au Yémen aux cotés de Sanaa pour contrer les chiites ?