M.Bouteflika a instruit le gouvernement de rappeler les titulaires d'autorisation de transport à leurs obligations vis-à-vis des usagers. Halte à l'anarchie dans le transport public des voyageurs! Le Président Bouteflika a voulu donner un coup de pied dans la fourmilière. Ses instructions au ministre des transports Ammar Tou sont claires: la sécurité des voyageurs doit être garantie. C'est le point sur lequel il a insisté lors de l'audition de Amar Tou, ministre des Transports, dimanche. Le président veut de l'ordre dans ce secteur. Et il l'a fait savoir à son ministre. Mieux, il a instruit le gouvernement de «rappeler les titulaires d'autorisation de transport de voyageurs à leurs obligations vis-à-vis des usagers». L'Exécutif est tenu de les soumettre à des cahiers des charges qui fixent autant leurs droits que leurs obligations. Les directives du Président visent à mettre un terme aux abus constatés, notamment, en matière de sécurité des passagers. Amar Tou est averti. Assainir et moderniser le transport public est un impératif. Et pour cause, le terrorisme routier continue à sévir. Les routes sont devenues de véritables coupe-gorge. La journée de lundi a enregistré une hécatombe routière nationale. Pas moins de 31 accidents en été enregistrés à travers tout le pays. Ils ont fait 7 morts et 62 blessés, a indiqué un communiqué de la Gendarmerie nationale. Ces accidents ont endommagé 44 véhicules, tous gabarits confondus. Le malheur ne s'arrête pas là. Samedi dernier, la route faucheuse a fait cinq morts et 35 blessées, victimes de 22 accidents survenus à l'échelle nationale. Ce drame continue à endeuiller des familles entières. Effarantes sont les statistiques. Les accidents de la route font plus de 4 000 morts par année en Algérie. Cela représente près de 12 décès par jour. L'Algérie occupe le quatrième rang mondial des pays touchés par cette tragédie. La route tue 1,27 million de personnes dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).Le terrorisme routier fait rage en dépit des efforts du gouvernement pour l'endiguer. Les accidents se suivent et les victimes se multiplient. Les accidents de la route défient la République. Les Algériens prennent le volant à la légère. Dépassements dangereux, conduite en état d'ébriété, le portable à l'oreille et le pied à l'accélérateur, véhicule non conforme aux normes techniques, tout passe. Et les chauffeurs, leurs passagers ainsi que les piétons trépassent. Le gouvernement a pris des mesures draconiennes pour le contrôle technique des véhicules. Celui-ci est obligatoire en application des dispositions de la loi n°01-14 du 19 août 2001. Les véhicules de transport en commun doivent être contrôlés une fois tous les 6 mois. Pour chaque visite, le propriétaire doit prendre rendez-vous chez une agence agréée avant la date limite de la visite précédente. Il doit préparer les documents à présenter au contrôle. Parmi ces documents figurent la carte grise et les procès-verbaux de contrôle ou le carnet d'entretien du véhicule. Les contrôleurs passent au peigne fin le véhicule. Les personnes contrevenantes à l'obligation de contrôle technique risquent gros. Elles s'exposent à une peine de 2 à 6 mois de prison. Cette peine est assortie d'une amende de 20.000 à 50.000 dinars. En plus, le conducteur se voit privé de son permis de conduire pendant une année. En cas de récidive, son permis est tout simplement annulé. La loi prévoit également des peines sévères pour toute personne entravant les normes de la sécurité routière. Malgré cette loi d'airain, la route continue à tuer.