«Les carences de l'esprit» mènent à tout, et il est difficile d'en sortir... Cette idée chemine à travers l'ouvrage L'Islâm: Ecole de la Démocratie & des Droits de l'Homme de Derradji Yacine Sellah, officier supérieur à la retraite (né le 5 janvier 1948 à Aïn-Baïda), ayant occupé différentes fonctions à la gendarmerie nationale. L'auteur est depuis longtemps féru de culture, particulièrement en histoire de l'Islâm. Paru en ce mois sacré de Ramadhan, cet ouvrage invite le lecteur à emprunter non pas un chemin mais plusieurs chemins connus ou peu connus. Ces chemins sont certainement utiles à tous ceux qui cherchent une approche logique et fructueuse de «l'essentiel coranique» dont beaucoup parlent et qui pourtant demeure parfois une énigme pour les uns, une explication superfétatoire pour les autres, une étude de plus sans grande conséquence pour d'autres encore. Quoi qu'il en soit, la sincérité d'esprit dont fait preuve l'auteur - et qu'il doit à son éducation musulmane et à son expérience personnelle au contact de la société algérienne -, révèle une vertu de jugement lucide, une vertu exercée avec une habileté saine, ce qui s'appelle aller droit au but pour mériter l'estime de Dieu. Il n'y a rien à imaginer pour suivre ces chemins ouverts par des chapitres clairs et riches en réflexions, en références et bien sûr en spiritualité conformément à l'esprit de la recherche où le hasard n'a pas sa place. L'Islâm est une école Supérieure pour réparer nos torts et bénéficier de sa lumière totale. L'histoire de l'Islâm, que Sellah essaie de nous remémorer, porte spécialement sur ce que l'homme fait ou a fait, autrement dit indirectement sur ce qu'il doit faire. D'une façon générale, l'Enseignement sacré rencontre «une multitude de divergences sur les détails formels». Souvent naît une attitude qui conduit les fidèles, oublieux du Sacré, à promouvoir des idées qui ne sont que les germes d'une discorde: «L'effet contraire de celui escompté!» «Face à ce dilemme, écrit Sellah, il y a deux sources essentielles à opposer en arbitrage, dans un dessein de consensus et de conviction: le Coran et la Tradition prophétique!» En «Lectures de Ramadhan», quitte à revenir plus tard sur le fond de L'Islâm: Ecole de la Démocratie & des Droits de l'Homme de Sellah Derradji Yacine, je propose quelques extraits de cet ouvrage. Et partant, de la sourate 21, verset 7, «Questionnez les gens du savoir quand vous ne savez pas», et à l'intention de nos lecteurs, je rapporte aussi ce proverbe lu dans le livre en question: «La science est infaillible, mais les savants se trompent toujours.» INTRODUCTION: L'amour de la patrie et la forte attache de l'homme à sa terre procèdent de la foi; il en tire toute leur substance et leur vigueur. La religion est la raison d'être de toute l'humanité dans cet univers. C'est la préoccupation qui départage malheureusement encore les hommes aux plans de la nature, de leur rôle et des conceptions que chaque ethnie se fait de Dieu et de la foi. Chacun s'évertue à accréditer la sienne, tentant de démontrer qu'il est plus dans la vérité par rapport à l'autre. À ce propos, il est capital de rappeler que toutes les religions monothéistes émanent de Dieu et qu'elles sont empreintes des mêmes idéaux, de valeurs morales, qui édictent des prescriptions tenant à la rectitude dans tous les comportements, à l'adoration du Seigneur, à la croyance en son existence, au Jour Dernier, en Ses anges, en Ses Messagers et à leur respect: une astreinte à un code d'éthique dont les dividendes sont productifs à merci. Dans le même esprit, beaucoup sont portés à croire et à se convaincre d'un faux syllogisme, accréditant l'idée selon laquelle Dieu à tout permis en ce monde à ceux que l'Islâm considère comme impies, alors qu'ils sont loin d'en être les parfaits ambassadeurs et traduisent même l'exemple contraire! Ils se posent en conséquence, la sempiternelle question: Si les musulmans sont dans le vrai, pourquoi n'ont-ils pas le meilleur lot dans la vie? Ils occultent, en l'occurrence, deux points capitaux: 1. Le lot imparti: Dieu répartit systématiquement à chaque être les moyens de sa subsistance dans ce bas monde, à charge pour lui d'en rendre grâce ou de nier cette manne céleste, comme cela est exprimé très clairement dans les versets suivants [dont celui-ci:] «Si Ton Maître l'avait voulu, tous les habitants de la terre auraient cru. Est-ce à toi de construire les hommes à être croyants?» [...] - 2. Le libre arbitre: Si Dieu hâtait le malheur destiné aux hommes, avec autant d'empressement que ceux-ci recherchent le bonheur, le terme de leur vie aurait été décrété, mais Nous laissons ceux qui n'attendent pas Notre Rencontre marcher aveuglément dans leur rébellion (s. 10, v. 11) Dieu a créé l'homme auquel il a délimité la voie de la droiture, par opposition à celle de la turpitude. Ce balisage fait, l'être est désormais sous son impulsion et sa propre conduite, donc mis devant ses responsabilités vis-à-vis de sa conscience, et partant, devant Dieu, Son Créateur. Sa vie durant, il oscillera tel un balancier d'horloge entre ses deux convictions. Dans le même temps, il s'agit de s'en tenir à deux idées directrices en matière de foi et évacuer de fait toute autre conjecture: 1- La conception monothéiste. 2- La négation du monophysisme. [...] À propos des Ecritures, chacune des reliions monothéistes a son propre recueil, d'où émane sa foi: textes qui constituent l'unique référence pour ce qui est des Commandements divins, que l'on soit Juif, Chrétien ou Musulman. [...] HISTOIRE ET DOGMES: «L'Islâm a été révélé à travers le Coran, qui en est le support exclusif des préceptes généraux, auxquels sont venues se greffer ensuite les sentences du Prophète Mohammed, que le Salut de Dieu soit sur lui, consignant son interprétation et le mode de vie que prône la morale de ce culte: c'est ce que l'on appelle la "Sounna", ou tradition prophétique.» [On compte cinq étapes d'évolution de l'Islâm: VIIe s. - 610; VIIIe s. -1050; milieu XIe s. - 1800; XIXe - XXe siècles; début XXIe s.] L'auteur présente ensuite, entre autres thèmes, L'Hégire, Le Monde musulman, Le Coran, Les quatre rites, L'exégèse coranique,...et tout aussi intéressant: Ecarts par rapport à la doctrine, Concepts religieux et amalgames, Le Message de l'Islâm: sources et préceptes, Les présomptions d'antinomie de l'Islâm et ´´l'islamophobie´´, etc. Le tout constitue douze chapitres dont nous proposons à la lecture quelques extraits dans notre prochain Temps de lire. En tout cas, L'Islâm: Ecole de la Démocratie & des Droits de l'Homme de Derradji Yacine Sellah foisonne de questionnements: les concepts «Ecole», «Démocratie», «Droits de l'Homme» s'animent tout au long des pages. (*) L'ISLÂM: Ecole de la Démocratie & des Droits de l'Homme de Derradji Yacine Sellah. Publications du Haut Conseil Islamique, Alger, 2010, 384 pages.