Feu Boudiaf (que la Miséricorde soit sur lui) déclarait, devant tout le peuple algérien et à travers une télévision étrangère qu'il n'avait pas trouvé soixante personnes honnêtes en Algérie... Sa déclaration a été faite en toute transparence et le poids historique de l'homme aidant, aucune réaction ne fut accordée à cette sentence...pourtant...Une source anonyme dit «autorisée» déclare que le Président des Algériens était le candidat le moins «mauvais». Une source anonyme médiatisée, qui fait la une d'une certaine presse prompte à se jeter sur le Président et à ne pas s'attarder sur l'insulte faite à tous les Algériens par de tels propos. C'est vrai que l'homme, qui cassait tous les tabous, est déjà oublié...par une presse qui oublie très vite sa part de responsabilité dans le choix et la médiatisation des faits. Accorder une attention particulière à des déclarations anonymes revêt du simplisme ahurissant de certaines positions à vouloir enflammer les esprits. A s'y attarder, on peut relever la gravité de tels propos, même anonymes: -Nos stratèges n'ont rien de stratèges puisque, à travers l'anonymat, ils se désavouent au lieu de claquer la porte. -Nos stratèges ont perdu Boudiaf après lui avoir demandé de les sortir de la crise. Boudiaf est mort, enterré, eux sont encore en place. Bien sûr, cela n'intéresse pas nos analystes qui s'évertuent à autre chose pour satisfaire leur revanche. Heureusement que la sagesse du chef d'état-major est venue tempérer les ardeurs des uns et des autres et signifier aux partisans du désordre de laisser l'armée en dehors de leurs intrigues. Ses propos sont clairs, à savoir qu'il appartient au peuple et seulement à lui de décider du sort réservé à ses élus, tous ses élus. Qu'on arrête de nous insulter à travers l'anonymat au lieu de nous présenter des excuses pour n'avoir pas été à la hauteur de ses propres choix. En fait, il faut revenir avant le 15 avril 1999, date de l'élection du candidat président. Ce dernier devait avoir des assurances pour une élection honorable, ce fut l'amertume face à la défection des «six» et leur refus de l'humiliation. C'est à ce moment-là que le «deal» passé par le président fut rompu, ce qui emmena ce dernier à décider d'aller vers le peuple pour lui demander de le libérer et de le légitimer. Le triomphe personnel du président à l'occasion du référendum le conforte face à un peuple épris de paix et de justice. C'est à partir de là que le président s'en alla en guerre contre les parrains de l'Algérie. Le temps qu'il prit à constituer son gouvernement, le changement du président du Sénat, le choix des walis ne furent que des signaux, les premiers du président à refuser toute concession de ses attributions constitutionnelles. Quoi de plus normal pour un chef d'Etat qui refuse d'être un chef désarmé, mais bien le chef suprême des armées. Aujourd'hui, des voix orchestrées s'ingénient à remettre en cause le travail du chef d'Etat, à travers une campagne similaire aux turbulences d'un certain été qui ont fait tomber l'ancien Président. Une campagne sournoise motivée par des luttes d'intérêts égoïstes qui ne visent qu'à saborder l'action du chef de l'Etat, nuit à l'ensemble de sa démarche et rejette en bloc toutes ses actions. Hier adulé, admiré pour avoir cassé tous les tabous, suivi et apprécié à travers tous les forums internationaux, encouragé dans sa politique de concorde civile, une priorité pour laquelle il a été sollicité et voilà maintenant qu'il subit les attaques de ceux-là mêmes qui l'ont soutenu. Quelle versalité Tout est mis en branle pour saborder son action, il y en a même qui appellent l'armée pour le renverser!!! Faisant fi des règles élémentaires de la République et de la démocratie dont ils se prévalent, oublient qu'ils ont bouffé dans tous les râteliers. Des parrains qui veulent asservir l'Algérie et son peuple et par là à empêcher le président de rentabiliser son action au profit de son peuple. La concorde civile tant critiquée demeure, même insuffisante, une nécessité face à la dérive algérienne, aux massacres qui appellent les massacres, les destructions qui appellent les destructions, les morts qui appellent les morts. C'est bien face à cet infernal rouleau destructeur qu'il a été fait appel au candidat Bouteflika, pour mettre fin à la spirale de la violence et des meurtres, de la haine et de la vengeance. Dix années de drame, des centaines de milliers de morts, des dizaines de milliards de dollars de destruction n'ont pas suffi à ces détracteurs pour taire leur haine dans un monde hostile qui s'organise à notre détriment et à celui du monde arabe et musulman. Comme si tous ceux-là ne suffisaient pas à notre peine, une nouvelle cabale contre le Président faisant croire à la défense des intérêts des Algériens, comme par hasard, devenu le centre d'intérêts de certains groupes perdent de vue, ces longues années de gabegie, de détournements, de trabendisme et de malheurs de tout genre frappant les plus démunis. Bien entendu, il ne plaît pas aux détrousseurs de l'Algérie de voir des Arabes investir en Algérie, préférant attendre les avis favorables de la Coface et d'autres qui ne viendront jamais tant que la paix n'est pas assurée pour leurs investissements, s'ils daignent bien investir. Une cabale qui fait abstraction des fortunes amassées illégalement, des terres détournées, des centaines de milliers d'hectares accaparés, des logements acquis par dizaines, des résidences détournées à des prix dérisoires. Tout cela est pardonné par ces faiseurs d'opinions qui voient la décision leur échapper. Mais le peuple n'est pas dupe et il sait que toute cette campagne n'a aucun rapport avec ses inquiétudes et ses incertitudes quotidiennes. Quant aux donneurs de leçon qui pensent que le Président a raté le train du 11 septembre, même si l'acte est condamnable, car dirigé contre des civils, il ne faut pas se leurrer. La nouvelle politique induite par cet événement ne vise que la destruction des Arabes et des musulmans. Une politique qui ne fait qu'encourager Israël à tuer davantage de Palestiniens, à affamer davantage les enfants irakiens. De justice immuable, il n'y en a que pour ces promoteurs qui continuent à se comporter comme des gendarmes de l'universel. Si le 11 septembre devait servir à quelque chose c'est bien à restaurer la paix dans le monde et non pas à multiplier les foyers de tension, à diminuer les disparités entre les plus riches et les plus pauvres. Au moment où le Tiers-Monde souffre de malnutrition, de misère, de maladies, le monde dit libre continuera de gaspiller des sommes colossales à la destruction des êtres nés pour vivre libres et ce n'est pas demain que ces détenteurs des droits de l'Homme se débarrasseront de leur vision étriquée. L'Algérie a souffert pendant dix longues années de cette vision étriquée, subissant l'embargo de tous genres, payant un lourd tribut. Egalement, l'Algérie a payé lourdement les erreurs de ses dirigeants qui n'ont jamais su être proches de leurs citoyens et le gouffre n'a fait que s'élargir (la Kabylie en est la parfait illustration) et si on en est à la situation actuelle, ce n'est pas par hasard. C'est le prix payé par de longues années d'ignorances des besoins populaires, d'exclusion de l'élite, de marginalisation de la jeunesse, d'hypocrisie politique, de servilités et de cooptation, de prostitution politique, de dérives de tout genre de clientélisme, de tranbendisme de tout bord, de falsification de l'Histoire des Algériens et j'en passe. La solution réside-t-elle réellement à la remise en cause du Président ou bien au contraire au respect de l'institution qu'il représente? La crise est ancienne et elle remonte aux années post-indépendance et je n'ai aucunement la prétention d'en faire l'analyse. Mais la crise peut être dépassée pour peu que les uns et les autres se respectent, que l'utile prime le futile, que la citoyenneté s'exprime avec fierté, que les convictions deviennent monnaie courante, que la cohésion sociale soit le socle de la nation que l'intérêt général prime l'égoïsme, que la haine laisse place à la générosité dans tous les coeurs et que l'amour du pays renaisse de ses cendres. C'est ainsi que l'Algérie pourra se réapproprier ses valeurs et se mettre sur orbite pour son avenir. C'est ainsi que pourra être cassé le rythme infernal de la violence, de la misère et de la maladie. Ce n'est certainement pas en déstabilisant un président pour préserver les intérêts égoïstes d'un clan ou d'un autre qu'on réglera la question essentielle : que devient le peuple algérien dans tout cela, quel est l'avenir de sa jeunesse, quel sera l'avenir de l'Algérie dans un monde austère qui fonctionne à l'heure de la mondialisation et des gendarmes américains? Il est grand temps que les uns et les autres s'attellent à leur mission qui consiste à être au service du peuple et de l'Algérie, à apaiser le front social, priorité des priorités, à donner une chance à chaque jeune Algérien, à assurer la sécurité du citoyen, son confort et sa stabilité...L'Algérie survivra aux hommes et aux intrigues et ce n'est certainement pas la politique du fax et des réunions d'individus isolés autour d'un thé écossais qui mettra fin à la crise. Alors messieurs, un peu de pudeur et de dignité, rassemblez le peuple au lieu de le désunir, rassemblez vos efforts en vue d'actions fructueuses au lieu de saborder l'action du président, ayez un peu plus de génie pour sortir l'Algérie et son peuple de leurs malheurs au lieu de les y enfoncer davantage.