En prévision d'une attaque massive et coordonnée contre le pays susceptible d'avoir orchestré les attaques sur son sol, les Etats-Unis ont engagé des discussions avec les dirigeants arabes, notamment avec les pays qui ont été victimes de la violence terroriste et islamiste. C'est le cas notamment de l'Algérie et de l'Egypte et à un degré moindre le Maroc et la Tunisie. Les discussions entre le secrétaire d'Etat américain Colin Powell avec les dirigeants des pays arabes ont porté surtout sur un éventuel soutien dans le cas d'une attaque contre l'Afghanistan, principal pays suspecté dans la tragédie américaine. Le scénario d'une participation arabe à une force internationale, à l'image de la guerre du Golfe, se précise. Reste à connaître le pays qui aura le courage et la force politiques d'affronter la contestation populaire, sensible à tout ce qui touche à l'islam et d'adhérer à une entreprise aussi risquée politiquement que militairement. Encore faudrait-il que les Etats-Unis le demandent? L'Algérie, d'ailleurs, a, à maintes reprises, alerté Washington du danger terroriste et de la présence sur son sol de personnes qui ont toujours approuvé ou revendiqué les attaques terroristes en Algérie. Même les rapports de leur ancien ambassadeur, David Hume établis sur la situation sécuritaire en Algérie et qui a visité les lieux des massacres à Bentalha et Raïs, n'ont pas réussi à convaincre ses dirigeants de la menace grandissante que peut constituer le terrorisme transnational sur l'Amérique, mais aussi sur le monde. Lors de sa récente visite aux Etats-Unis, le Président de la République, M.Bouteflika, a soulevé l'hypothèse de l'organisation d'un sommet international de lutte contre le terrorisme. Une idée que partage le président égyptien Hosni Moubarak, qui lors de la guerre du Golfe, avait engagé plus de 5.000 hommes dans la coalition internationale pour attaquer l'Irak. A l'époque, les Egyptiens et les Syriens étaient envoyés en première ligne du front de la guerre par le général Norman Schwarzkoff, chef des armés de coalition, sous prétexte qu'ils parlaient arabe et pouvaient convaincre les Irakiens de se rendre. Aujourd'hui, le contexte est très différent et l'Egypte comme l'Algérie et la Syrie se trouvent confrontées à une nouvelle situation. Une situation qui touche pratiquement tous les pays qui souffrent du terrorisme et dont l'action militaire ne fera qu'attiser davantage la haine des terroristes et prolonger la lutte pour une décennie encore. L'Algérie, qui soutient toute action visant à éradiquer le terrorisme est prête à coopérer dans le cadre d'échanges d'information et de renseignement.