La décision de non-lieu accordée au diplomate Hasseni est un signe de bon augure pour le rafraîchissement des relations bilatérales. Un problème de moins. La décision de non-lieu accordée au diplomate algérien, Mohamed Ziane Hasseni est un grand soulagement. Dans les milieux diplomatiques français et algérien, c'est l'apaisement. Cette décision est un signe de bon augure pour le rafraîchissement des relations bilatérales demeurées crispées depuis deux ans. Nul n'ignore que l'incarcération du diplomate algérien en 2008, a provoqué une véritable crise diplomatique. Durant deux ans, les rapports ont été mis à rude épreuve. Certes, il y a d'autres dossiers qui sont une source de litiges, mais l'affaire du diplomate a pesé de tout son poids. Alger avait du mal à admettre le refus du gouvernement français de s'impliquer dans l'affaire. Sous prétexte de l'indépendance de la justice, celui-ci n'est pas intervenu pour répondre aux réclamations d'Alger. Malgré le déplacement de plusieurs responsables français en Algérie, les relations avaient du mal à reprendre leur cours. Le classement de l'Algérie dans la liste noire des pays à haut risque, le devoir de mémoire, l'affaire des moines de Tibhirine et le projet de criminalisation du colonialisme sont autant de dossiers qui ont empoisonné les rapports algéro-français. Ce n'est pas tout. La déclaration du chef de la diplomatie française a encore envenimé l'état des relations. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait estimé que la relation entre la France et l'Algérie sera «peut-être plus simple lorsque la génération de l'Indépendance algérienne ne sera plus au pouvoir». Cette déclaration faite à l'hebdomadaire français Le Journal du Dimanche, a été perçue comme une provocation en Algérie. La classe politique a vivement condamné ses propos. Bernard Kouchner n'est plus apprécié en Algérie. Il devait se rendre en février dernier mais sa visite avait été reportée. En vu d'apaiser la tension, le président français a préféré dépêcher son secrétaire général et son conseiller pour tenter de décrisper les relations. Paris attend depuis 2007 la visite du Président Bouteflika. Vu les dossiers qui fâchent, cette visite n'est toujours pas à l'ordre du jour. «Ce n'est pas dans ce climat de polémique que le Président Bouteflika va se rendre en France», a confié une source diplomatique auprès de l'ambassade d'Algérie en France. Les deux pays doivent déblayer la piste et faire preuve de bonne volonté pour relancer le débat sur les problèmes de fond. L'accord 1968, le devoir de mémoire sont deux revendications sur lesquelles campe le gouvernement algérien. Ce qui est sûr, est que la décision de la cour d'instruction de Paris va encourager les deux parties à relancer sérieusement le dialogue.