Conspué par le public, critiqué par de nombreux supporters et techniciens, le sélectionneur national a fini par démissionner. Le sélectionneur de l'équipe algérienne de football, Rabah Saâdane, a déposé hier sa démission de son poste, moins de 24 heures après la contre-performance concédée vendredi soir face à la Tanzanie (1-1) au stade Tchaker de Blida, comptant pour la 1er journée des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations CAN-2012, a annoncé la FAF sur son site. La décision de Rabah Saâdane a été entérinée par le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, lequel a tenu à le remercier et à lui rendre hommage pour l'excellent travail accompli, ajoute la même source. Rabah Saâdane a été installé à la tête de l'Equipe nationale au mois d'octobre 2007. Il a conduit la sélection algérienne à la CAN-2010 en Angola, et au Mondial sud-africain, après une absence de 24 ans. Attendu et même exigé, le départ de Rabah Saâdane de la tête des Verts intervient après une série de mauvais résultats en matchs officiels et amicaux mais également au lendemain de la mise en garde de Mohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football, qui affirmait sur les ondes de la Radio nationale «Si jamais il y aura un échec, je le (Saâdane, Ndlr) prierai de partir comme ça se fait dans toutes les sélections.» Après l'échec concédé face à la Tanzanie, Rabah Saâdane avait déclaré: «Si c'est moi le problème, je suis prêt à partir. Je pouvais arrêter après le Mondial la tête haute.» Cet aveu d'échec de Rabah Saâdane, le sélectionneur national, résume l'état de déliquescence régnant au sein du Onze national. En outre, ses choix tactiques et de joueurs n'ont jamais fait l'unanimité auprès de nombreux techniciens. Aussi, les fans des Verts n'arrivent pas à s'expliquer son maintien à la tête du Onze national, notamment après la débâcle sud-africaine dont il a été le principal responsable au vu de ses choix tactiques. Des choix reconduits face au Gabon et avant-hier face à la Tanzanie. Son coaching n'a jamais été payant. Ne maîtrisant pas son vestiaire, miné par les actes d'indiscipline, Rabah Saâdane semblait dépassé par les événements mais persistait à rester à la tête des Verts qui, de plus en plus, jouent de façon anarchique, sans fond de jeu, ni tactique claire. Son départ était exigé depuis longtemps. D'autant qu'il ne cessait de nous promettre monts et merveilles. «On maîtrise bien le sujet et croyez-moi, on sait très bien ce qu'on doit faire. Tous les joueurs et moi, nous rentrerons vendredi sur le terrain pour gagner et exploser la Tanzanie», soutenait Rabah Saâdane trois jours avant la rencontre face à la Tanzanie. Mais en soutenant que «je pouvais arrêter après le Mondial la tête haute», Rabah Saâdane a tenu à mettre dans l'embarras la FAF et son président Mohamed Raouraoua. Aussi, après sa démission, pour ne pas dire son limogeage, il y a lieu de s'interroger sur l'avenir des Verts d'autant qu'elle intervient dans un contexte marqué par une crise lancinante qui les frappe de plein fouet eux, qui ne cessent d'enchaîner les contre-performan-ces. Certes, le «limogeage» de Rabah Saâdane a trop tardé mais il n'est jamais trop tard pour bien faire et repartir sur de bonnes bases. En entérinant la démission de Rabah Saâdane, le président de la FAF a-t-il pensé à son successeur? fera-t-il appel à un entraîneur étranger de renom? Ou bien fera-t-il confiance aux techniciens locaux? Au final, le match nul concédé face à la Tanzanie et la démission de Rabah Saâdane compliquent davantage la tâche des Verts et leur qualification sans pour autant les condamner.