Le Ramadhan n'est déjà plus synonyme de piété mais de violence, de rixes et d'autre incivilités... Le Ramadhan n'a pas adouci les moeurs des Algériens. Généralement, les parents sont les victimes des coups de colère de leur progéniture. Mais les rixes entre voisins ou des membres de archs rivaux ne manquent pas. A Amizour, dans la wilaya de Béjaïa, un trentenaire a eu une altercation avec son père qu'il n'a pas hésité à envoyer à l'hôpital après son agression. A M'sila, un septuagénaire a été gravement blessé à la tête après que des voisins lui jetèrent une pierre. Une bataille rangée avait opposé les deux familles qui n'ont pas hésité à utiliser gourdins, pierres et couteaux pour exprimer leur désaccord. La même raison conduit des archs entiers à avoir recours à la violence. Les agressions ont toujours connu un pic durant le mois sacré. Le Ramadhan est alors perçu comme un mois risqué. Pourtant, dans les grandes villes, un impressionnant déploiement des forces de sécurité est visible. La violence se déplace vers d'autres lieux après avoir été canalisée dans certaines rues. Les ménages et les familles ainsi que les tribus sont alors devenus les rings préférés des Algériens pour y faire leur démonstration de force. Sous l'influence du jeûne, les comportements des Algériens seraient ainsi plus agressifs au mépris de tous les préceptes religieux qui n'imposent pas de telles pratiques si elles se révèlent au-delà des capacités physiques ou psychiques des croyants. Pour montrer qu'elles jeûnent donc manquent de calories, les personnes se croient dans l'obligation de se montrer agressives, moins aimables et plus égoïstes. Tous les discours moralisateurs sur les valeurs de l'Islam n'ont aucune prise sur les citoyens. Ceux qui n'observent pas le jeûne sont plus enclins à des comportements plus aimables. Le changement d'humeur de certains pratiquants du jeûne est en lien direct avec l'augmentation des rixes. L'espace public est transformé en pugilat. Dans les boulangeries, à l'intérieur des marchés, à proximité des stations de taxis, sur la route, les citoyens ont de fortes chances d'être indisposés par des comportements et des paroles qui n'ont aucun lien avec les règles de la vie en commun. Agressions, vols de voitures, escroqueries, faux et usages de faux sont parmi les phénomènes en augmentation, selon les aveux des services de police et de gendarmerie. Un sondage a même été effectué en 2007 sur la question pour parvenir à des résultats alarmants. Les individus de tous les âges sont soumis à cette frénésie de violence. Les services d'urgence des hôpitaux, les commissariats de police, les brigades de gendarmerie sont alors submergés de travail à cause de ces dérapages. Même au sein des entreprises, la violence est monnaie courante. Le tout contribue à créer un climat d'insécurité. Et la réponse est tout aussi sécuritaire. Conduisant à alimenter un sentiment selon lequel tout le monde est en guerre contre tout le monde. Si le jeûne se révèle une entrave à la vie en commun, certains ont suggéré des réponses très simples. Il y a des endroits pour rompre le jeûne à tout moment de la journée à condition que cela se fasse dans la discrétion. C'est vers cette solution que tendent le ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah et le président de la Commission consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme, Farouk Ksentini. Certains d'ailleurs, ne font le Ramadhan qu'occasionnellement et d'autres ignorent totalement cette pratique. Les comportements inciviques et outranciers des citoyens ont égratigné l'image du Ramadhan. Ces dérapages mettent en exergue les conséquences négatives du Ramadhan. Toutes les émissions religieuses diffusées sur l'Entv et tous les prêches des mosquées n'y peuvent rien.