L'ex-entraîneur de l'Equipe nationale, Rabah Madjer, estime que les chances de l'Algérie sont intactes, d'autant que le match Maroc-République centrafricaine s'est également soldé sur le score de parité (0-0). L'Expression: Alors, quel commentaire faites-vous sur la démission de Saâdane après ce semi-échec face à la Tanzanie? Rabah Madjer: Je ne veux pas rentrer dans les détails, mais je dirai que ce nul est la goutte qui a fait déborder le vase. Surtout que face au Gabon, cette lourde défaite a fait trop mal alors qu'on jouait chez nous. Ensuite, il y a eu ce changement de domiciliation du 5-Juillet à Blida pour fuir la pression, mais la pression demeure toujours. Et c'est ainsi que ce match nul concédé contre la Tanzanie a précipité les choses. Je suis désolé pour Rabah Saâdane, car c'est toujours difficile de quitter l'Equipe nationale. Je suis passé par-là et je sais ce que cela fait. En tout cas, c'est ça le football. Remarquez qu'il ne faut pas oublier ce qu'a fait Saâdane à l'Equipe nationale et tous les bons résultats et surtout le travail qu'il a réalisé avec les Verts. Le match nul concédé par le Maroc face à la République centrafricaine est une bonne nouvelle pour les Verts? Il est vrai que ce résultat est bénéfique pour l'Algérie, puisque toutes les équipes se trouvent à la même position au classement général. Tout est donc à refaire dans ce groupe et les Verts se doivent donc de se ressaisir, car c'est une bonne opportunité qui se présente avec ce nul des Marocains face aux Centrafricains. Ne pensez-vous pas que les Verts ont compliqué quelque peu leur tâche pour une qualification après ce nul? On a certes, perdu 2 points à domicile, mais comme le nul entre la Maroc et la République centrafricaine est tombé à pic, nos chances restent donc intactes. Justement, comment voyez-vous le prochain match contre cette équipe de la République centrafricaine au mois d'octobre prochain? L'espoir revient chez les Verts et il faut remonter le moral des joueurs et travailler beaucoup l'aspect psychologique chez eux afin de bien les préparer pour ce match contre les Centrafricains. Il faut donc considérer ce match contre la Tanzanie comme un accident de parcours. Reste maintenant de revenir avec un bon résultat de Bangui. Je sais que ça ne sera pas facile, d'autant que ces équipes telles la Tanzanie et la Centrafrique travaillent dans l'ombre et on ne les connaît pas assez. Il faudrait toujours s'en méfier. Il faut changer les donnes et aller arracher une victoire en Centrafrique ou du moins revenir avec le point du nul. Et c'est dans les cordes de nos joueurs. Peut-on connaître votre avis sur l'utilisation des joueurs locaux au sein de l'Equipe nationale? Ecoutez, j'ai toujours dit qu'on est en train de marginaliser nos joueurs locaux. Je suis toujours avec les joueurs locaux. Je suis adepte de la politique de mixité. C'est-à-dire choisir les meilleurs joueurs locaux ainsi que les meilleurs joueurs évoluant à l'étranger. Ainsi, on aurait, à coup sûr, une très grande Equipe nationale. Car cette politique de 100% de joueurs expatriés qui pour certains ne jouent même pas avec leurs clubs respectifs, n'est pas faite pour aider la sélection nationale. Il faut donner la chance aux locaux qui ne demandent qu'à réussir avec l'Equipe nationale. Il faut donc leur ouvrir la porte de l'Equipe nationale. Car de cette manière, on remettra la concurrence en jeu et notre football se développera bien. Enfin, que pensez-vous du professionnalisme en Algérie? Ce n'est certainement pas du jour au lendemain qu'on deviendra professionnels. Le passage au professionnalisme demande beaucoup de temps pour sa réussite. Il ne s'agit pas de professionnaliser les clubs, mais c'est un travail colossal. Il faut aussi professionnaliser les mentalités, le côté technique, administratif, les joueurs, les entraînements et toute une armada de mécanismes pour y arriver. C'est bien faisable, mais cela demande du temps. Il faudrait donc procéder par étape et la réussite sera bel et bien au bout.