Les parois du déversoir fissurées ne sont plus en mesure de retenir l'eau, tandis que la salle des machines est vidée de son matériel. La commune de Ouaguenoun, dans la wilaya de Tizi Ouzou, est à vocation agricole. Son relief composé essentiellement de plaines plaide pour cela. Les pouvoirs publics ont, dès l'Indépendance, compris qu'il fallait la doter d'un barrage. Ce qui a été fait dès les premières années. Un barrage d'une capacité de 3 millions de m² pour l'irrigation de 450 ha est érigé à Djebla. Un bien joli rêve duquel les populations locales n'ont pas tardé à sortir. Aucune politique n'a suivi depuis la fin des années 70 afin de développer le secteur agricole. L'activité est restée au stade primitif et traditionnel. Le barrage N°6 tombe alors dans l'oubli et dans un envasement avancé. Les quelques agriculteurs résistants ont, eux aussi, fini par baisser les bras. L'indisponibilité du barrage jointe à des problèmes généralement liés au secteur agricole a eu raison de toute leur volonté. L'unique activité encore viable reste l'oléiculture. L'olivier est rustique et généralement situé sur les hauteurs. Quant à l'agriculture, elle n'est plus qu'une histoire ancienne. Aujourd'hui, avec la politique de relance du secteur appuyée par des contrats de performance à l'horizon 2014, les agriculteurs ainsi que les élus locaux travaillent pour ressusciter le barrage N°6. Ce n'est pas trop tard mais ce n'est également pas facile. Celui-ci est dans un état de délabrement indescriptible. Dans une réunion à laquelle ont pris par les représentants du ministère de l'Agriculture et de celui des Ressources en eau, le conseil consultatif de la même commune a présenté l'état de dégradation de cet ouvrage. Les parois du déversoir fissurées ne sont plus en mesure de retenir l'eau. Une salle des machines vidée de son matériel qui n'a plus prise sur les vannes et les conduites, elles aussi défectueuses. La station de pompage est délabrée alors que l'alimentation en énergie est quasiment inexistante. Lors de la même réunion, le même conseil consultatif a également porté à la connaissance des représentants des pouvoirs publics des pratiques pour le moins douteuses. L'ancien réseau en acier a, selon lui, été déterré et récupéré dans des conditions obscures. L'acte le plus dangereux reste toutefois l'utilisation, malgré les contestations des agriculteurs, de l'amiante, produit cancérigène, d'un nouveau réseau. Pire encore, les travaux ont été abandonnés laissant place à l'installation anarchique de groupes motopompes hyper polluants. Parallèlement à ces problèmes, des actions visant à remettre sur pied l'ouvrage ont été proposées aux représentants des deux ministères qui se sont montrés favorables et disponibles. Il a également été convenu d'une visite sur les lieux. Pour ce faire, les concernés ont proposé d'élaborer d'abord une étude de bathymétrie pour estimer le volume d'envasement. Puis, c'est une étude diagnostique qui est préconisée afin de réhabiliter le réseau d'irrigation et la remise en marche de la station de pompage. L'idée d'un autre barrage a, enfin, germé car, en effet, le relief de la commune lui procure une vocation agricole. Mais, avant cela, il faudra d'abord que le bricolage ne soit qu'une histoire ancienne.