Fédéralistes, sécessionnistes et Al Qaîda embrasent le pays. En août, les violences ont fait 33 morts. Neuf personnes, dont quatre policiers et un chef tribal, ont été tuées depuis samedi dans des violences dans le sud du Yémen où la situation était tendue dimanche, selon des sources locales. Quatre policiers et deux militants séparatistes sudistes ont trouvé la mort dans de violents affrontements qui les ont opposés samedi à Habilayn, dans la province de Lahej, un fief du Mouvement sudiste, ont indiqué des sources médicales et de l'autorité locale. Un premier bilan avait fait état samedi de trois morts, dont deux policiers et un activiste, dans ces combats qui se sont intensifiés dans la soirée. Ces violences avaient éclaté dès l'aube à Habilayn au moment où les forces de sécurité mettaient en place un barrage de contrôle aux alentours de cette localité, selon des témoins et des sources de l'administration locale. La situation restait tendue hier dans la région de Habilayn et les forces gouvernementales ont dû retirer des renforts acheminés dans le secteur, ont indiqué des habitants contactés par téléphone. Par ailleurs, un chef tribal, cheikh Hussein Saleh Machdel, et ses deux gardes du corps ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche dans une embuscade près de Loder, dans la province d'Abyane, a déclaré un responsable des services de sécurité. Ce dernier a attribué l'attaque à Al Qaïda, très actif dans la province d'Abyane, notamment à Loder où de violents combats en août pour le contrôle de cette ville avaient fait 33 morts, dont 11 militaires, 19 membres d'Al Qaîda et trois civils. Cheikh Hussein, l'un des chefs de la tribu des Al-Fadhl, menait une médiation entre les autorités et les insurgés armés et il a été tué alors qu'il rentrait à Loder d'une réunion tribale avec des responsables d'Abyane, a indiqué un proche du dignitaire. Après les combats d'août, les autorités ont arrêté au total 14 membres présumés d'Al Qaîda dans la région de Loder, a indiqué samedi le ministère de l'Intérieur, précisant dans un communiqué que l'un des chefs locaux du réseau extrémiste, Salah al-Dabani, figurait parmi les personnes interpellées. Ce dernier, identifié initialement comme étant Salah Ali Abdallah al-Damani, avait été arrêté jeudi à Loder, avait indiqué vendredi le ministère de la Défense. Le Yémen du sud, Etat indépendant avant 1990, est le foyer d'une contestation animée par le Mouvement sudiste, une coalition dont certaines composantes appellent au fédéralisme et d'autres à la sécession.