Ces nouveaux espaces que proposent les hôtels pour attirer de plus en plus de clients, ne durent qu'un seul mois. De nombreux hôtels et complexes touristiques, en Algérie, ont planté leurs kheïmas. Ce phénomène qui revient chaque année et au cours de la même période est devenu une pure tradition ramadhanesque. Sans doute, puisque ces kheïmas ne sont dressées que pendant le mois de jeûne. Si ces espaces sont des lieux de divertissement et de détente pour des centaines, voire des milliers d'habitués, pour les responsables d'hôtels et de complexes, c'est un moyen comme un autre pour augmenter considérablement les bénéfices et maximiser les profits. Cette année, les établissements hôteliers ont mis les bouchées doubles. En effet, entre la Coupe du Monde 2010, dans laquelle l'Algérie avait pris part après des années d'absence et l'avènement du Ramadhan, le 11 août dernier, des milliers d'estivants étaient dans l'obligation de mettre fin à leurs vacances, les complexes touristiques et les grands hôtels de luxe qui, d'habitude et en pareille saison estivale, sont pris d'assaut par les vacanciers, ont été boudés et désertés par ces derniers, cette année. L'implantation de kheïmas, là où une hypothétique activité touristique existe toujours, intervient dans une tentative de combler les pertes survenues au cours de cet été. Les kheïmas plantées dans différents établissements durant le mois du Ramadhan différent d'un endroit à un autre. Au Sheraton, au Hilton, au Mouflon d'or comme au complexe touristique de Sidi Fredj, les décors sont totalement différents, les soirées musicales proposées le sont également. Chacun des organisateurs s'évertue à attirer le plus grand nombre de clients afin de rentabiliser son investissement. Tandis que certains établissements optent pour des espaces dédiés aux jeunes avec des soirées animées par des groupes de musique gnawi ou encore des DJ, d'autres misent plutôt sur des espaces consacrés aux familles avec des soirées de musique andalouse. L'endroit, la qualité du service proposé, le programme d'animation de la kheïma, sont autant de critères qui déterminent les tarifs pratiqués que proposent ce genre d'espaces. Selon des responsables d'établissements hôteliers, le prix d'accès aux kheïmas, qui ouvrent généralement à partir de 21 heures jusqu'à 2 heures du matin, varient entre 3000 et 4000 DA. Le coût du service et des consommations ne sont, bien évidemment, pas inclus. Les coûts excessifs pour accéder à ces établissements font que ces kheïmas ne sont fréquentées que par une certaine catégorie de personnes. Il s'agit d'un luxe que le citoyen lambda ne peut se permettre surtout avec les dépenses du Ramadhan et les frais de la rentrée scolaire. Même si certains espaces proposent des tarifs plus au moins réduits, des promotions allant jusqu'à 40%, les prix proposés restent inabordables pour certaines bourses.