Un abandon complet et définitif de la violence est demandé par le ministre de l'Intérieur. Le cessez-le-feu annoncé dimanche dernier par l'ETA a été qualifié d'insuffisant par le ministre espagnol de l'Intérieur Alfredo Perez Rubalcaba, qui a exigé du groupe indépendantiste armé basque un abandon complet et définitif de la violence. «Ce communiqué est très loin» de ce que le gouvernement espagnol exigeait de l'ETA et de son bras politique Batasuna, à savoir un abandon définitif et sans condition de la lutte armée, a souligné le ministre sur la télévision publique espagnole TVE. Le ministère de l'Intérieur va maintenir à l'identique sa politique antiterroriste de lutte contre le groupe basque armé, a encore déclaré le ministre qui formulait ainsi son premier commentaire sur cette nouvelle trêve de l'ETA. L'ETA, tenue pour responsable de la mort de 829 personnes en près d'un demi-siècle de violences, a annoncé dimanche un cessez-le-feu, après un an sans attentat, mais sans préciser si cette trêve était temporaire ou définitive. L'organisation indépendantiste a dit qu'elle ne mènerait pas d'actions offensives armées dans le cadre de son action pour l'indépendance du Pays Basque (nord), ajoutant avoir pris cette décision il y a plusieurs mois pour parvenir à un scénario de processus démocratique. L'annonce, faite dans une vidéo transmise à la radio-télévision britannique BBC et au journal indépendantiste basque Gara, n'a pas convaincu les partis politiques espagnols ni le gouvernement régional basque. Rubalcaba a estimé sur TVE que l'ETA a fait cette annonce parce qu'il en est contraint, après des coups policiers à répétition, particulièrement le démantèlement de sa nouvelle base logistique au Portugal en début d'année. L'ETA arrête parce qu'il n'en peut plus. Il le fait après le démantèlement de la base logistique qu'il mettait en place au Portugal (...) et sa sortie de France où il est très mal, a commenté le ministre. Entre 2008 et 2010, pas moins de sept chefs successifs du groupe armé (cinq chefs militaires et deux dirigeants politiques) ont été arrêtés, essentiellement en France, jusqu'à présent sa base arrière traditionnelle. Lors de la dernière arrestation d'un haut responsable, Mikel Karrera, alias Ata, en mai dans le sud-ouest de la France, des documents faisaient d'ailleurs état de la réorganisation de la partie militaire (du groupe clandestin) qui était très touchée, a souligné le ministre. Cette annonce qualifiée d'ambiguë ne va pas permettre à la branche politique du groupe armé, Batasuna, de redevenir légale en Espagne, a encore souligné M. Rubalcaba. Le parti indépendantiste radical Batasuna, avec son nouvel allié politique Eusko Alkartasuna, avait appelé l'ETA à une trêve vérifiable internationalement dans l'espoir de pouvoir participer légalement aux élections municipales basques de 2011. Batasuna est illégal parce que c'est une partie de l'ETA, a expliqué M.Rubalcaba. Pour redevenir légal, il faut que Batasuna (...) rompe clairement avec l'ETA et le démontre ou bien qu'il convainque l'ETA d'arrêter de tuer, de cesser la violence, selon le ministre.