En tout cas, dans le communiqué répercuté par l'APS, on n'évoque nullement cette question. Coup de froid dans les relations algéro espagnoles? Le paiement de la rançon pour la libération d'Albert Vilalta et Roque Pascual, les deux membres de l'ONG espagnole Barcelona Acció Solidària kidnappés par Al Qaîda au Magreb islamique (Aqmi) en Mauritanie, n'a pas été apprécié par Alger. Le quotidien espagnol El Mundo rapporte que des sources des services secrets espagnols, le CNI, ont confirmé «que leurs homologues algériens avait exprimé le souhait que le gouvernement s'abstienne de payer la rançon». Un voeu non exaucé bien évidemment. L'on ignore toutefois si l'Espagne avait pris un engagement dans ce sens ou non et si la visite à Alger du ministre espagnol de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce M.Miguel Sebastien, a apporté des éléments de réponse aux questions soulevées dans les coulisses politiques des deux pays? En tout cas, dans le communiqué répercuté par l'APS, on n'évoque nullement cette question. L'on apprend seulement que le ministre de l'Energie et des Mines, M.Youcef Yousfi, s'est entretenu au siège de son département ministériel avec son homologue espagnol. Les discussions «ont porté notamment sur le développement et le renforcement des relations de coopération entre l'Algérie et l'Espagne dans le domaine énergétique». L'Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel de l'Espagne, devant le Nigeria et le Qatar. Les deux pays sont reliés depuis 1996, via le Maroc, par le gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimente également le Portugal. Un deuxième gazoduc «Medgaz» reliant Béni Saf (Algérie) à Almeria en Espagne, dont la réalisation et la mise en gaz viennent d'être finalisées, sera opérationnel prochainement. Le projet, dont la mise en service initiale, était prévue en 2009, livrera à l'Espagne environ 8 milliards de m3 de gaz par an et devrait augmenter les exportations gazières algériennes et partant, sécuriser l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel. Aussi, l'entreprise algérienne Sonatrach est autorisée dans le cadre de ce projet à commercialiser près de 3 milliards de m3/an directement sur le marché espagnol au lieu d'un milliard de m3/an imposé auparavant par la Commission nationale espagnole de l'énergie (CNE), l'organisme régulateur du secteur en Espagne. Si les deux pays sont liés par de fortes relations dans le domaine de l'énergie, néanmoins deux contentieux commerciaux ont opposé leurs compagnies énergétiques et pour lesquels le groupe algérien Sonatrach a eu gain de cause, relèvent les observateurs. En effet, en août 2010, la Cour d'arbitrage de Paris a statué en faveur de Sonatrach dans un conflit l'opposant depuis 2007 à l'espagnol Gas Natural sur le prix du gaz livré en Espagne acheminé à travers le GME. Gas Natural pourrait être obligé de payer rétroactivement quelque 1,5 milliard d'euros à la compagnie algérienne à la suite de cet arbitrage. Sonatrach avait demandé d'augmenter les prix du gaz de 20% en application d'une clause dite ´´de bouleversement», prévue par les contrats de vente de gaz à l'entreprise espagnole et qui stipulent une révision à la hausse des prix du gaz à chaque fois que les prix du pétrole augmentent. En novembre 2009, un tribunal arbitral de Genève (Suisse) avait aussi décidé que la Sonatrach n'avait pas à indemniser Gas Natural et le pétrolier espagnol Repsol pour avoir dénoncé en 2007 un accord sur le projet Gassi Touil de liquéfaction de gaz naturel.