La ville de Ghardaïa reste pour l'instant l'une des rares wilayas, qui refusent à ce jour l'ouverture d'un foyer pour les enfants abandonnés. Les notables de la région restent fermes sur cette question et pensent qu'en adoptant une telle position, ils vont régler le problème des naissances hors mariage. Une décision que les enfants payent malheureusement très cher. En effet, les 25 enfants recensés en 2005 vivent tous dans les hôpitaux et n'ont d'autre environnement que celui de l'hôpital avec tous les risques de contamination par les maladies nosocomiales. Une situation très grave, qui a engendré ce que les spécialistes appellent le suicide des enfants. Ainsi, selon des sources de la Direction de la solidarité nationale, en 2005, 4 enfants se sont laissé mourir, en refusant de se nourrir, alors qu'une année auparavant un seul cas a été enregistré. « Un enfant n'a pas à vivre dans un hôpital, avec comme nourrices de nombreuses infirmières ou des jeunes filles recrutées dans le cadre du filet social. Il a besoin d'une personne, de préférence la même, qui s'occupe de lui afin qu'il ne perde pas ses repères. L'Etat a construit une belle maison pour servir de foyer à ces enfants, mais les notables refusent toujours son ouverture, parce que, selon eux, ces enfants ne sont pas les leurs. Jusqu'à maintenant, ce foyer est fermé, ou utilisé parfois comme centre de vacances. La même réaction a été enregistrée lorsque le ministère de la Solidarité a voulu construire un foyer pour les personnes âgées sans famille. Cette décision a provoqué la colère des notables, mais après quelques années, ils ont fini par accepter. Ils restent cependant intransigeants pour ce qui est des enfants, ce qui est criminel, puisque ces derniers payent cette position de leur vie... », a déclaré un responsable au ministère de la Solidarité.