«Ce n'est pas une religion qui nous a attaqués en ce jour de septembre. C'était Al Qaîda», assure Obama. Le pasteur chrétien intégriste Terry Jones a assuré hier dans un entretien à la chaîne de télévision américaine NBC que son église ne brûlerait ni aujourd'hui ni jamais le Coran, comme il avait prévu de le faire en ce jour anniversaire des attentats du 11 septembre. «Non, nous n'allons résolument pas brûler le Coran», a-t-il dit, avant d'ajouter «ni aujourd'hui ni jamais», en réponse à une question pour savoir s'il avait juste reporté son projet d'autodafé ou s'il y avait renoncé pour de bon. Le pasteur a expliqué que l'objectif de son église était de montrer qu'il y a un élément très dangereux et très radical dans l'Islam. «Nous avons totalement accompli cette mission», s'est-il félicité. Un proche du pasteur, K.A. Paul, avait affirmé vendredi être sûr à 100% que le projet de brûler 200 exemplaires du Coran, qui a suscité une avalanche de réactions négatives dans le monde, ne serait pas exécuté. Terry Jones avait annoncé jeudi qu'il abandonnait son initiative - après avoir laissé planer une lourde incertitude - en échange de la promesse que le projet controversé de construction d'une mosquée près du site des tours jumelles du World Trade Center, détruites le 11 septembre 2001, serait déplacé. Mais l'imam à l'origine du projet, Feisal Abdul Rauf, avait très vite démenti tout accord. K.A. Paul, un ami évangéliste du pasteur, a indiqué que Terry Jones était parti vendredi pour New York où il espère rencontrer l'imam Rauf. Un homme d'affaires sud-africain voulait brûler hier des Bibles en réponse à la menace d'un pasteur américain de mettre le feu au Coran, mais il en a été empêché par un tribunal de Johannesburg. Dans le monde entier, protestations et mises en garde s'étaient multipliées face au projet du pasteur survenant à un moment particulièrement sensible, l'anniversaire du 11 septembre coïncidant cette année avec la fin du Ramadhan et la célébration de l'Aïd. Les Etats-Unis ne sont et ne seront jamais en guerre contre l'Islam, a assuré, de son côté, le président Barack Obama, hier en appelant ses compatriotes à la tolérance lors d'une cérémonie marquant le neuvième anniversaire des attentats du 11 septembre près de Washington. Après la polémique entourant le projet d'un pasteur extrémiste de brûler des exemplaires du Coran, M.Obama a répété que les instigateurs du 11 septembre peuvent bien essayer «de nous séparer, mais nous ne cèderons pas à leur haine et à leurs préjugés». «Les Ecritures nous enseignent d'abandonner amertume, ressentiment et colère, bagarre et insulte, et toute autre forme de méchanceté», a encore dit le président lors d'une courte cérémonie près du Pentagone, sur lequel les pirates de l'air d'Al Qaîda avaient dirigé l'un des quatre avions détournés il y a neuf ans. «Ils peuvent bien essayer de provoquer des conflits entre nos croyances, mais en tant qu'Américains, nous ne sommes pas et ne serons jamais en guerre contre l'Islam. Ce n'est pas une religion qui nous a attaqués en ce jour de septembre. C'était Al Qaîda. Un groupe pitoyable d'hommes qui pervertissent la religion», a encore dit M. Obama. «Et tout comme nous condamnons l'intolérance et l'extrémisme à l'étranger, nous respectons notre essence de pays de diversité et de tolérance», a développé le président qui, avant de se rendre au Pentagone, dans la banlieue sud de Washington, s'était recueilli à la Maison- Blanche, à l'heure à laquelle un des avions avait frappé la première tour du World Trade Center à New York.