Les Etats-Unis et l'Otan ont déployé 150.000 soldats en Afghanistan pour combattre l'insurrection. Le président afghan Hamid Karzaï a marqué le 9e anniversaire des attentats du 11 septembre en appelant à se concentrer sur la «source et le berceau du terrorisme», dans une référence apparente au Pakistan et en présentant ses condoléances aux familles des victimes. Le président afghan a affirmé que son pays n'était pas la source du terrorisme et que ceux qui mènent la lutte antiterroriste devaient se concentrer sur la «source et le berceau du terrorisme». Un communiqué fait également référence aux «Afghans innocents», victimes de la stratégie de lutte contre les taliban menée depuis 2001. Les villages afghans ne sont pas le berceau et la source du terrorisme et le peuple afghan innocent ne doit pas devenir la victime d'une guerre contre le terrorisme, a déclaré M.Karzaï. La bonne stratégie pour mener la guerre contre le terrorisme est de se concentrer sur les sources et les berceaux du terrorisme, a-t-il ajouté. Le gouvernement, a-t-il dit, «offre sa solidarité aux familles, à la nation et au gouvernement des Etats-Unis d'Amérique et à toutes les victimes du terrorisme durant toutes ces années». Le président Karzaï et d'autres responsables afghans ont récemment ouvertement fait référence au Pakistan, comme un refuge pour les leaders talibans. Fin août, recevant le commandant de l'armée américaine pour l'Irak et l'Afghanistan, James Mattis, M.Karzaï avait déjà déclaré que la lutte antiterroriste devait être menée en dehors de son pays. Cette guerre ne pourra être gagnée «sans l'élimination des sanctuaires des terroristes», avait dit M. Karzaï, en référence au Pakistan voisin à partir duquel les insurgés lancent des attaques contre l'Afghanistan, selon le gouvernement afghan et les militaires étrangers. De leur côté, les taliban ont estimé que les Etats-Unis ont perdu toute chance d'instaurer la paix en Afghanistan et n'ont plus d'autre solution que de se retirer sans conditions, dans un communiqué à l'occasion du 9e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a, quant à lui, souligné que les troupes de l'Alliance atlantique resteront en Afghanistan «le temps qu'il faudra pour finir le travail». «La défaite n'est pas une option, nous vaincrons. Les taliban ne gagneront jamais, ni ne reviendront au pouvoir par la force. Jamais nous ne permettrons qu'Al Qaîda dispose d'un refuge en Afghanistan», a affirmé l'ex-Premier ministre danois dans un entretien au journal espagnol ABC. «Nous faisons des progrès dans tout le pays, nous avons la bonne stratégie, les forces nécessaires, nous avançons sur le terrain», a ajouté M.Rasmussen. «Al-Qaïda n'a plus de refuge sûr en Afghanistan, ils sont pressés de toutes parts, spécialement dans leurs places fortes, comme la province du Helmand (sud-ouest, ndlr) et à Kandahar (sud). Les taliban peuvent mettre des bombes, assassiner, terroriser mais ils ne peuvent gagner», a-t-il assuré. Le secrétaire général de l'Otan a encore souligné que 2011 ne marquerait pas le «retrait» des troupes occidentales d'Afghanistan comme on le pense souvent. «Ce que nous ferons (en 2011, Ndlr) c'est engager un processus graduel pour remettre la responsabilité du maintien de la sécurité aux Afghans, quand les conditions le permettront». Les Etats-Unis et l'Otan ont déployé 150.000 soldats en Afghanistan pour combattre l'insurrection qui a commencé peu après la chute du régime taliban fin 2001. Anders Fogh Rasmussen avait effectué vendredi sa première visite officielle en Espagne depuis qu'il occupe le poste de secrétaire général de l'Otan. Il en a profité pour demander aux membres de la coalition, en particulier l'Espagne, de fournir plus de militaires pour effectuer des missions de formation en Afghanistan. Les Etats-Unis et leurs alliés de l'Otan voient dans la formation de l'armée et de la police afghanes l'élément fondamental d'un éventuel retrait de leurs troupes. L'Espagne compte environ 1500 militaires en Afghanistan.