Tous les Algériens sont impatients de connaître le futur patron des Verts. La dernière démission de Rabah Saâdane a finalement eu pour effet de prendre de court le président de la Fédération algérienne de football, d'autant plus que Mohamed Raouraoua semblait plutôt consacrer l'essentiel de ses activités du moment, à la mise en place des meilleures conditions possibles au profit du premier championnat national dit professionnel, prévu pour rappel dans une dizaine de jours. La FAF qui a pour mission majeure de prendre en charge toutes les équipes nationales, se voit aujourd'hui dans l'obligation de veiller, dans le même temps, à la réussite du coup d'envoi officiel d'une compétition nationale toute nouvelle dans notre pays, gérée auparavant par la Ligue nationale. Une situation tout à fait exceptionnelle qui a donc incité le président Raouraoua, ainsi que son collaborateur, Mohamed Mecherara, d'accorder au plus vite «leurs violons», afin de suivre dans les moindres détails les préparatifs relatifs au nouveau championnat algérien, dorénavant «réservé» aux 32 clubs de football régis depuis peu en SPA. Mais dans le même temps, le coup d'envoi des championnats de D1 et de Ligue2 professionnels ne pouvaient au aucun cas faire de l'ombre à notre Equipe nationale de football. Les Verts sont, en effet, toujours aussi suivis par des millions d'Algériens, même lorsque les mauvais résultats caractérisent aujourd'hui le parcours de l'EN. Et en matière de résultats décevants, il faut reconnaître que les Verts continuent d'en aligner sans arrêt en ce moment, que ce soit en match amical, ou dans le cadre d'une rencontre officielle. La situation est devenue telle que le public algérien n'est plus ce qu'il était à l'égard de son équipe nationale. Aujourd'hui, l'euphorie générale provoquée par la double qualification des Fennecs à la CAN 2010 et surtout au dernier Mondial sud-africain, a laissé place à une atmosphère teintée de dépit et de profonde frustration. Il n'en pouvait être autrement, mais pour Raouraoua cela devait être quelque chose de «passager», et que Rabah Saâdane ferait, une fois de plus, la part des choses. Mais nous le disions déjà dans ces mêmes colonnes au lendemain du dernier match amical perdu par les Verts face au Gabon, si jamais le public algérien continue d'insulter le coach national, comme l'avaient fait les nombreux fans présents au stade du 5-Juillet, Rabah Saâdane s'en irait. D'ailleurs, il nous l'avait confié en aparté un jour: «Il n'y pas pire situation pour un entraîneur, quand le public devient irrespectueux envers lui et l'équipe nationale!» Le dernier match livré au stade Tchaker par les Verts face à la Tanzanie a finalement bel et bien «constitué» aux yeux de Rabah Saâdane, la goutte qui a fait déborder le vase. Mais malgré cela, Saâdane n'avait pas encore pris la décision finale de quitter son poste tant «décrié» par tout le monde. Que s'est-il donc réellement passé entre lui et Raouraoua au cours de la nuit qui a suivi le match nul concédé par l'EN face à son homologue tanzanienne? Voilà la question qu'il faut se poser aujourd'hui, car à l'occasion de sa dernière conférence de presse d'avant-match en date du 29 août 2010, rien, mais alors rien, ne prédestinait à un quelconque départ précipité de Rabah Saâdane. Pourquoi revenir aujourd'hui sur une décision qui a pourtant fait l'unanimité au sein de l'opinion publique sportive nationale, et surtout ravi tous les détracteurs de Rabah Saâdane? Tout simplement parce que le départ de Saâdane a sérieusement mis dans l'embarras tout l'entourage de l'EN, et surtout pris complètement de court le président Raouraoua. En d'autres termes, Saâdane est, une fois de plus, parti au mauvais moment, laissant son poste désormais vacant sans que la FAF ait pensé un seul instant à prendre rapidement ses dispositions. Mohamed Raouraoua que nous avons enfin rencontré au siège de la FAF, la veille de la fête de l'Aïd El Fitr, nous avait concédé cette phrase très significative à ses yeux aujourd'hui: «Le football est devenu quelque chose de vital pour notre société, qu'il devient de plus en plus difficile aujourd'hui de satisfaire tout le monde!»