La dette publique interne a augmenté de 71,3 milliards de DA cette année. Cette hausse est due à l'effacement de la dette des agriculteurs pour un montant de 36,2 milliards de DA et à l'assainissement en 2009 des entreprises publiques pour un montant de 35,1 milliards de DA. Fini l'anarchie dans l'octroi des crédits. La Centrale des risques dont la création fut reportée plusieurs fois vient d'être mise en oeuvre. La Banque d'Algérie aura pour mission d' organiser et de gérer une centrale des risques entreprises, une centrale des risques des ménages et une dernière pour les crédits impayés. La Centrale des risques comme définie par le législateur est un service de centralisation des risques chargé de recueillir, auprès de chaque banque et de chaque établissement financier, notamment, le nom des bénéficiaires de crédits, la nature et le plafond des crédits accordés, le montant des utilisations, le montant des crédits non remboursés ainsi que les garanties prises pour chaque crédit. Les banques et établissements financiers sont tenus d'adhérer à la centrale des risques les concernant. Ils doivent leur fournir les informations visées. Par ailleurs, la Banque d'Algérie est tenue de communiquer, à chaque banque et établissement financier, sur demande, les données recueillies concernant leur clientèle. Ces renseignements ne peuvent être utilisés que dans le cadre de l'octroi ou la gestion des crédits. Ils ne peuvent, en aucun cas, être utilisés à d'autres fins, notamment de prospection commerciale ou de marketing. Le gouvernement a tranché donc en faveur de cet instrument, dans un contexte marqué par la hausse des crédits bancaires destinés au financement de l'économie, évalués à plus de 3000 milliards de DA. Mais aussi par la préoccupante dimension que prend le volume des crédits impayés. La distribution des crédits à l'économie s'est effectuée dans un contexte d'accumulation de crédits non performants. Concernant les crédits destinés à la consommation, l'Etat a opté pour la solution radicale afin de parer aux risques: fausses déclarations sur le revenu du demandeur de crédit, incapacité de rembourser le crédit dans plusieurs cas. La loi de finances complémentaire 2009 (LFC2009) a sonné le glas des crédits à la consommation. L'article 75 de cette loi stipule que «les banques ne sont autorisées à accorder des crédits aux particuliers que dans le cadre des crédits immobiliers». En 2008 les crédits à la consommation accordés par les banques ont avoisiné les 90 milliards de dinars alors que ceux de l'immobilier, malgré la forte demande, ont atteint les 140 milliards de dinars. Les banques n'avaient à l'époque que 600.000 emprunteurs au titre du crédit immobilier alors qu'il existait un potentiel de plus de 7 millions de demandeurs. Les audits effectués par les inspecteurs de la Banque d'Algérie ont fait ressortir des dysfonctionnements graves au niveau de la gestion des crédits. Les banques sont exposées à des risques opérationnels. Mais aussi, à des perturbations dans le système de contrôle. Pis encore, ces dernières ne maîtrisent pas tous les risques. Les banques, qui activent dans le domaine du leasing, constituent une grande source d'inquiétude pour les autorités. D'ailleurs, une société dans ce domaine s'est vu retirer son agrément en 2008 par le Conseil de la monnaie et du crédit. Par ailleurs, le gouvernement a été dans l'obligation d'agir en pompier en mettant la main à la poche pour couvrir les dettes impayées. Selon un récent rapport du ministère des Finances, la dette publique interne a augmenté de 71,3 milliards de DA. Cette hausse est due à l'effacement de la dette des agriculteurs pour un montant de 36,2 milliards de DA et à l'assainissement en 2009 des entreprises publiques pour un montant de 35,1 milliards de DA.