L'unique salle de soins ne reçoit la visite du médecin que deux fois par semaine. Maâmoura. Une commune oubliée ou un coin oublié? Non ce n'est pas le titre d'un roman mais une commune relevant de la daïra de Sour El Ghozlane au sud de la wilaya de Bouira. La circonscription administrative est délimitée par Dechmia au nord, Ridane à l'ouest de la daïra de Sidi Aïssa au Sud. Elle est traversée par un chemin de wilaya dans un état piteux, et ses habitants se disent oubliés puisqu'ils ont des relations plus intenses avec Chalalet Laâdaoura dans la wilaya de Médéa qu'avec la wilaya de Bouira. L'unique salle de soins reçoit la visite d'un médecin deux fois par semaine. «Tout dépend du temps et du climat», indiquent les citoyens. L'entreprise chargée de réaliser le réseau de gaz de ville s'éternise sur place. «Dans le même quartier, il y a des gens raccordés et d'autres non!!!» s'indignent certains. Le site abrite la tombe d'un illustre roi numide. Deux lieux sont repérés, mais la commune n'a pas les moyens pour engager des fouilles. Dans le cadre du plan quinquennal, 15 locaux à usage professionnel sont affectés à cette commune. Une salle de lecture doit être réalisée mais l'argent fait défaut puisque l'offre la moins-disante dépasse l'enveloppe réservée, soit plus de 1 million de dinars. Un problème difficile à résoudre. La région puise son eau des forages qui longent un oued. L'eau est âcre et salée. «Nous sommes habitués à boire cette eau où les légumes cuisent difficilement», affirment des ménagères. La récente épidémie due aux eaux insalubres dans la ville de Sour El Ghozlane a semé le doute parmi les populations qui, jusque-là n'avaient jamais douté. Du côté de la daïra, on réconforte puisque la canalisation qui alimentera Aïn Azra dans la wilaya de M'sila à partir du barrage Koudiet Asserdoun alimentera aussi Ridane, Maâmoura, El Hakimia. Ne disposant d'aucune infrastructure de jeunesse, les habitants se déplacent ailleurs pour s'occuper. Le taux de chômage avoisine les 100%. Cette situation ne saurait changer qu'avec une attention particulière. Malgré sa position sur la bande des Hauts- Plateaux, la commune ne semble pas bénéficier de ce plan réservé à ces régions sinon comment expliquer que dans le cadre du PCD, la commune aurait reçu moins de 8 millions de dinars! L'engouement et la réussite du programme d'habitat rural dans cette commune démontrent clairement la volonté des habitants à rester sur place. Le département de Rachid Benaïssa, s'il venait à s'intéresser à ces régions de l'Algérie profonde, épargnerait au Trésor public des sommes colossales dépensées dans l'importation. Du temps de la colonisation, ces régions étaient des références et pourvoyaient les étals d'outre-mer par des produits naturels haut de gamme. Les amandes et le miel sont deux produits de la région. Pourtant, Maâmoura dispose d'un potentiel touristique et de vestiges berbères. Qui sait, peut-être qu'un jour, Maâmoura sortira de sa léthargie et de sa solitude.