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Un cloaque aux odeurs de Vietnam
LA GUERRE S'INSTALLE EN IRAK
Publié dans L'Expression le 01 - 09 - 2003

La coalition américano-britannique s'enfonce dans un bourbier qui se précise chaque jour un peu plus.
L'attentat qui coûta vendredi dernier la vie au chef spirituel chiite le grand ayatollah Mohamed Baqer Al-Hakim, venant quelques jours après celui qui emporta le représentant en Irak des Nations unies, Sergio Vieira de Mello, suivant de peu l'attentat commis contre l'ambassade de Jordanie à Bagdad, indique si besoin la recrudescence de la violence dans un pays que les Etats-Unis voulaient pacifier et «normaliser». Or, cinq mois après la guerre déclenchée par le tandem Etats-Unis- Grande-Bretagne contre l'avis de la communauté internationale, et en dépit de fermes réserves du Conseil de sécurité, et après quatre mois d'occupation effective par les forces de la coalition américano-britannique, la situation s'est totalement détériorée indiquant un échec patent de la stratégie mise en place par l'Administration Bush. Cet échec se traduit par les centaines de victimes beaucoup plus parmi la population irakienne, la plupart du temps des civils, parmi les soldats américains et britanniques dont le nombre de morts excède, et de loin, les pertes subies par la coalition pendant la guerre proprement dite. De fait, les troupes américano-britanniques sont aujourd'hui des cibles pour tous les groupes qui se sont donné pour mission de «bouter» hors d'Irak les occupants anglo-américains. Forts d'une puissance réelle, et sans égale dans le monde, les Etats-Unis ont néanmoins présumé de cette puissance qui ne peut à elle seule être l'alpha et l'oméga des choses. De faits, les morts brutales de personnalités de l'envergure de Sergio Vieira de Mello et de l'ayatollah Mohamed Baqer Al-Hakim donnent une nouvelle dimension au conflit en Irak, car ces attentats comme ceux contre des responsables religieux chiites, et du représentant de l'ONU, faussent les plans que Washington pu promouvoir pour contrôler un pays dont le malheur est d'être gorgé d'or noir. Outre ces actions spectaculaires qui mobilisent les médias internationaux, la coalition fait face à de nombreuses attaques perpétrées contre les forces d'occupation américaines et britanniques, ce qui dément l'affirmation de la coalition comme quoi elle a la situation bien en main. La guerre en Irak est ainsi entrée dans une phase mortelle pour les occupants américano-britanniques qui ont encore perdu ces derniers jours de nombreux soldats dans diverses attaques des résistants. Quelque peu pris au dépourvu par la tournure des événements, les Etats-Unis tentent, jusqu'à présent en vain, d'impliquer la communauté internationale dans la «pacification» de l'Irak, demandant à la communauté internationale de participer militairement à la restauration de la sécurité dans ce pays. Cela ne semble pas aussi simple que Washington veut bien le faire admettre. En effet, la Maison-Blanche tout en incitant la communauté internationale à s'impliquer davantage dans le contentieux irakien, refuse dans le même temps d'envisager une responsabilité plus étendue de cette communauté internationale, via l'ONU, principe exigé par les grandes nations comme condition sine qua non. Beaucoup de pays, dont notamment la France, l'Allemagne et la Russie, estiment en effet que toute force de maintien de la paix ne peut qu'être sous l'autorité des Nations unies. Ainsi, la position française a été réitérée la semaine dernière par son chef de la diplomatie, Dominique de Villepin, selon lequel, la France estime que «toute solution en Irak visant à sécuriser le pays ne peut en aucun cas se limiter à l'élargissement ou l'ajustement des forces d'occupation actuelles, (....), au contraire (...), il faudra mettre en place une véritable force internationale sous mandat du Conseil de sécurité des Nations unies». Le ministre français ajoute «il ne suffit pas de déployer plus de troupes, plus de moyens techniques et financiers». Position peu ou prou partagée par l'Allemagne, comme l'indique le chancelier Gerhard Schröder, selon lequel «il serait souhaitable que l'ONU joue un plus grand rôle en Irak. On verra dans les prochains jours ou les prochaines semaines si c'est faisable». Mais pour l'heure, les forces d'occupation américano-britanniques s'enfoncent dans un véritable bourbier, harcelées qu'elles sont de toutes parts, attaquées par des groupes, sans doute réduits, mais très mobiles qui donnent beaucoup de mal à des troupes d'occupation peu adaptées au terrain de la guérilla telle qu'elle est menée par l'opposition armée irakienne. En fait, une nébuleuse dont il semble, à tout le moins, difficile d'en situer, pour le moment, autant les réalités que les forces, encore qu'elle a montré certaines potentialités de nuisance, tels les attentats spectaculaires de ces derniers jours. Ces divers attentats commis en moins d'une quinzaine de jours ont, en revanche, occasionné près d'une centaine de morts. Ce qui rend de plus en plus sérieuse l'opposition armée à l'occupation américano-britannique.
C'est sans doute cette donne, et l'incapacité montrée par les troupes de la coalition à maîtriser le terrain et à sécuriser le pays, qui a incité les responsables américains à faire de pressants appels du pied à un renfort international. Après le président Bush, c'est le chef du commandement central américain (Centcom), le général John Abizaïd, qui revient à la charge insistant «il nous faut une plus grande participation internationale à la force de la coalition» précisant souhaiter «la présence de davantage de troupes non américaines dans ce pays (l'Irak) notamment venant des pays musulmans» dans un entretien publié la semaine dernière par le New York Times. Le général Abizaïd admet aussi qu'«on ne peut pas sous-estimer la perception de l'opinion arabe, en Irak et dans le monde arabe, quant à la proportion si forte de cette force qui est américaine». De fait, la situation qui échappe chaque jour un peu plus aux troupes de la coalition fait réfléchir l'état-major politique américain à des idées de substitution qui donne l'impression d'être prêt à jeter du lest, voire d'aller à un compromis, à en croire la déclaration du secrétaire d'Etat adjoint, Richard Armitage, qui a allégué pour la première fois, «l'hypothèse d'une force multinationale en Irak sous la direction de l'ONU, mais commandée par un Américain». Si cette avancée se confirme, ce serait un pas dans le bon sens, estiment les analystes. Toutefois, ce n'est là qu'une évocation de la part du responsable américain, qui n'a en fait aucun caractère officiel, la préférence des Etats-Unis demeurant toujours en faveur d'une large participation internationale sous l'égide de la coalition, l'ONU pouvant, à la limite, bénéficier d'un élargissement de son rôle «humanitaire», sans que soit remise en question l'occupation américano-britannique dont Washington estime maintenant qu'elle s'étalera dans la durée. Il est vrai que les Etats-Unis veulent «pacifier et sécuriser», avec l'aide internationale, mais cela sans que soit contestée leur mainmise sur l'Irak et ses richesses énergétiques. Alors que le bourbier irakien se précise, chaque jour davantage, autant dire que le stand-by actuel risque de perdurer.


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