Le ministre estime que l'Algérie n'est pas condamnée à chercher éternellement des étrangers pour construire des logements aux Algériens. L'Etat tend la main aux jeunes désirant créer leurs propres entreprises. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, a lancé hier à partir de Ghardaïa, un appel aux jeunes afin de profiter des investissements publics décidés dans le cadre du nouveau quinquennal pour créer des entreprises nationales. Le ministre estime que l'Algérie est un grand chantier qui ouvre ses bras aux architectes, aux bureaux d'études et aux jeunes pour qu'ils puissent s'impliquer dans la concrétisation des challenges qui attendent le secteur de l'Habitat. «Le nouveau programme quinquennal décidé par le chef d'Etat devrait donner des idées à nos jeunes et à nos architectes afin de prendre des initiatives pour créer des entreprises qui auront des relations directes et indirectes avec l'habitat», a déclaré le ministre, lors d'un point de presse animé hier à Ghardaïa en marge de sa visite d'inspection dans cette wilaya. Cette sortie du ministre intervient après avoir constaté un manque en qualité et en quantité des entreprises nationales qualifiées. «Nous n'allons pas éternellement chercher des étrangers pour nous construire des logements pour nous loger». Pour éviter de tomber dans l'obligation de faire recours à la main-d'oeuvre étrangère, le ministre déclare: «Nous lançons un appel à tous les jeunes leur disant qu'il y a une excellente opportunité d'investissement. Il s'agit d'un investissement public certain», a-t-il expliqué. Le ministre parle, plutôt, d'une réussite garantie. «L'argent est disponible. Les programmes sont définis. Tous les ingrédients de réussite sont réunis. C'est à eux (jeunes, Ndlr), de se manifester et de profiter de cette manne que certains pays rêvent d'avoir au moins 10% de nos investissements», a-t-il précisé. Le ministre a tenu à rappeler que le nouveau Code des marchés publics donne la priorité à l'entreprise nationale dans l'obtention des marchés. Concernant le manque de matériaux de construction, le ministre a assuré que ce problème est désormais, dépassé. En rappelant que ce problème obéit à la règle de l'offre et de la demande, le ministre a jugé normal le fait qu'il y ait des pénuries temporaires lors de périodes de forte demande. «Le problème du manque de matériaux de construction, du ciment notamment, semble derrière nous. Nous avons pris des mesures drastiques pour y faire face. Il s'agit d'abord de l'affectation de la marge en gros du marché du ciment. Ensuite, il y a aussi le fait que le gouvernement ait fait recours à l'importation de un million de tonnes de ciment», a-t-il rappelé. Le ministre évoque, également, que «les grands projets qui consomment le ciment sont en voie d'achèvement, telle l'autoroute Est-Ouest dont le lot Ouest est achevé. Donc, le problème de ciment ne se pose plus à l'ouest du pays. A la cimenterie de Zahana l'offre dépasse largement la demande. Les responsables de cette cimenterie se plaignent du manque de clients». Interrogé sur l'opération de cession des biens par les domaines aux occupants, le ministre a rappelé que depuis que son département a revu à la baisse le prix du mètre carré à 14.000 DA, -le mètre carré fixé avant 2008 était de 18.000 DA/m2-, on a enregistré plus de 35.000 opérations dans ce sens. A propos enfin, de l'opération de relogement des sinistrés des inondations de Ghardaïa, le ministre a précisé que le programme de 2000 logements décidé par le président de la République a été réalisé. «Les sinistrés ont été bien pris en charge. Après avoir été logés dans des chalets, les sinistrés bénéficient de logements dans le cadre du social ou du rural». Le ministre a procédé hier à la cérémonie de remise des clés à 826 familles dans cette wilaya. Le ministre a rappelé que d'autres logements ont été déjà livrés et que le reste de tous les sinistrés sera relogé, suivant le programme arreté par le Président d'ici la fin de l'année en cours.