Le ministre des Finances a désavoué les interprétations selon lesquelles ces mesures compliquent l'environnement des affaires en Algérie. L'Algérie n'a pas verrouillé son économie. «Les dispositions prises dans la loi de finances complémentaire 2010 visent à réguler l'économie pour la rendre plus transparente», soutient le premier argentier du pays. S'exprimant hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, Karim Djoudi a défendu la démarche du gouvernement en expliquant que ce dernier vise à assainir l'économie nationale des pratiques malhonnêtes. Le ministre des Finances a désavoué les interprétations faisant état que ces mesures compliquent davantage l'environnement des affaires en Algérie. Pour preuve, il indique que les investissements directs étrangers (IDE) n'ont pas baissé en termes de flux financiers. «On peut le vérifier lorsque l'on constate l'augmentation du capital des banques et des assurances, qui s'est opérée en partie par l'importation de devises», a-t-il argumenté. M.Djoudi assure que même la règle des 51% / 49% introduite dans la loi de finances complémentaire 2009 n'a pas freiné les IDE en Algérie. Selon lui, il s'agit juste d'un problème d'explication des dispositions. Actuellement, le ministre rassure que les choses se font correctement. Les opérateurs étrangers ne sont plus sceptiques quant à l'investissement en Algérie. Bien au contraire, beaucoup d'entreprises cherchent à s'installer sur le marché algérien. M.Djoudi lie la baisse d'activité à la crise économique internationale qui a affecté l'économie de plusieurs pays. Dans cette conjoncture, le ministre précise que l'Algérie est une niche de croissance économique «de par ses taux de croissance forts depuis plusieurs années et de son plan de développement qui donne une visibilité et une solvabilité à moyen terme pour les entreprises». Il a souligné, dans ce sens, le cas des secteurs qui ont connu une croissance constante, à savoir, l'industrie, les services, le Btph et l'agriculture. «La demande nationale est toujours importante. Nos importations en biens et services étaient de 39 milliards de dollars en 2009. Pour répondre à cette demande et limiter les importations, il faut augmenter les investissements», a-t-il suggéré. Sur la question du crédoc, le ministre a complètement écarté son abrogation. Pourquoi? Il explique que le besoin de recourir à une telle décision est justifié par le souhait du gouvernement d'assainir le commerce extérieur et de mettre plus d'ordre dans les transactions commerciales. D'ailleurs, le gouvernement a appuyé sa démarche en recourant à des mesures préventives dans la LFC 2010. Le transfert de devises ne se fera plus librement. L'opération sera conditionnée par une situation fiscale assainie. Le premier argentier du pays l'a confirmé: «Aucun transfert n'aura lieu en cas de contentieux.» Outre les devises, la liste des «transferts» a été élargie aux pierres précieuses, aux lingots d'or et aux valeurs mobilières au terme d'un amendement de la loi sur les mouvements de capitaux. Un amendement qui a introduit la notion d'autosaisine directe du parquet sans dépôt de plainte de la Banque d'Algérie ou du ministère des Finances en cas d'infraction à la loi. Sur le chapitre de la lutte contre la corruption, le ministre s'est étalé sur le sujet en rappelant les différentes mesures prises par le gouvernement. Qui se chargera du contrôle? Le ministre n'exclut aucune partie. Selon lui, la DGF, DGI, les douanes, les banques et même les services de sécurité sont impliqués dans l'opération de lutte contre la corruption. La loi sur la Cour des comptes, explique-t-il, élargit les prérogatives des agents de contrôle. Interrogé sur le dossier de l'entreprise Orascom Telecom Djezzy, le ministre n'a pas été trop prolixe. «Les choses sont engagées», a-t-il affirmé sans pour autant donner plus de détails sur le processus d'évaluation du capital de l'entreprise.