En France, les clients insatisfaits des prestations fournies sont indemnisés. Les coupures de courant électrique enregistrées lors du Ramadhan dernier ont suscité l'intérêt du ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. C'est ce qu'a déclaré hier Nadjib Othmane, le président du Comité de direction de la commission de régulation de l'électricité et du gaz. Cette déclaration était faite hier à L'Expression en marge d'un atelier sur la qualité de service dans la distribution de l'électricité. Nadjib Othmane a dit que les distributeurs ont encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité de service et fournir l'électricité sans interruption et à la bonne tension. Des objectifs de qualité sont fixés pour les cinq prochaines années mais des évaluations vont être effectuées à mi-chemin, selon lui. «S'il y a des objectifs sous-estimés, on va les revoir et si on a demandé d'atteindre des standars très hauts, on va relâcher la pression», dit-il. Si le distributeur d'électricité - quatre filiales de Sonelgaz - est défaillant, l'Etat peut lui retirer la concession pour la confier à un opérateur public ou privé, dit-il. Ces données expliquent pourquoi la Creg et le ministre se sont intéressés au service fourni pour les sociétés de distribution. Des réunions ont eu lieu avec Sonelgaz et ses filiales pour proposer les solutions à cette situation. Nadjib Othmane n'a pas voulu faire de commentaire sur la pertinence des arguments annoncés par Sonelgaz pour justifier ces coupures. Etablir des factures sans erreur, donner les explications aux clients, répondre aux réclamations sont d'autres missions des distributeurs. La commission de régulation de l'électricité et du gaz veut aussi apprendre à maîtriser son métier en se rapprochant des institutions similaires européennes. Elle a formulé une demande d'un projet de jumelage avec une institution publique ayant les mêmes missions. Cette information a été donnée hier par des responsables du programme d'appui à l'Accord d'association avec l'Union européenne. Deux experts français et italiens ont expliqué à l'hôtel Hilton qu'il y a une corrélation très forte entre la satisfaction des consommateurs et les coupures d'électricité. L'objectif des présentations est d'expliquer les moyens de mesurer les facteurs de performance. Ce n'est pas sans intérêt pour un pays comme l'Algérie qui a toujours des difficultés à maîtriser la distribution d'électricité pour les six millions d'abonnés de Sonelgaz. Lors du dernier Ramadhan, la fronde n'est pas seulement venue des consommateurs particuliers mais aussi des professionnels comme les boulangers et Seaal qui s'en sont pris à la société de distribution d'Alger, filiale de Sonelgaz. Lors de la présentation d'hier, Nadjib Othmane, président du comité de direction de la Greg s'est montré intéressé par cette formation. Des représentants de Sonelgaz et du ministère de l'Energie avaient aussi assisté à l'atelier. L'expert Italien, Lula Lo Schiavo, directeur général adjoint de l'autorité italienne de régulation de l'électricité et du gaz a même offert un livre à la Greg pour s'imprégner des méthodes de mesure de la qualité utilisées par les distributeurs assistant à l'atelier production, transport et distribution. M.A.Yacef, membre du comité de direction de la Creg, a abordé le dossier de l'octroi par l'Etat des concessions de distribution de gaz et d'électricité à quatre entreprises. Les concessions peuvent être retirées au bout de cinq ans en cas de non-respect des cahiers des charges concernant la connexion et la qualité de service. En 2008, des décrets sur le raccordement et la fourniture d'énergie sont publiés permettant à la loi de 2002 sur l'énergie d'être appliquées. Des plans d'engagement sont désormais disponibles sur cinq ans. A fin 2013, il y aura des correctifs, pour un redéploiement qualitatif plus accentué, a dit le responsable de la Creg. Alain Douler, chargé de mission pour Electricité de France (Erdf), a proposé d'indemniser le client au cas où il n'a pas accès au service attendu. Mais le distributeur peut accepter l'indemnisation de réseau qui lui revient plus cher. Les mécanismes de traçabilité sont aussi difficiles à mettre en place. Des obligations de prudence du client ne sont pas écartées.