Un vent de contestation souffle sur l'aéroport Houari-Boumediene d'Alger. Le personnel de cette enceinte aéroportuaire grogne. Plus de 1300 travailleurs sont en colère. «Conformément à la loi 90/14 et 90./02 il a été décidé par l'unanimité du conseil d'adopter la procédure de préavis de grève», a annoncé le Syndicat d'entreprise de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires (Sesgsia), dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. Cette résolution traduit le malaise existant entre la direction de l'entreprise et les représentants des employés de l'aéroport, lequel syndicat relève de la Centrale syndicale Ugta. «Le dialogue social est rompu depuis le 7 avril dernier», a affirmé, de son côté, Omar Fodhil Sefta,le porte-parole du Sesgsia. A cette date, les représentants des travailleurs ont adressé une correspondance à la direction de l'entreprise. Du moins, c'est ce que M. Sefta a affirmé. «Cette correspondance porte sur la revendication d'augmentation de salaire pour les travailleurs», a-t-il expliqué. L'autre raison de la colère des travailleurs concerne les résolutions de la tripartite (gouvernement, Ugta et patronat), tenue en 2008. «Nous avons émis des réserves sur la convention commune signée entre les trois parties», a précisé M.Sefta. Ces réserves portent sur le chapitre des indemnités salariales qui concernent le personnel de l'aéroport. Sur ce plan, le syndicaliste a rappelé que la Sgsia a réalisé un chiffre d'affaires de 5, 25 Mds de dinars, durant l'année précédente. Pour cette année, les prévisions financières sont à hauteur de 5 Mds DA. «Donc, l'entreprise dispose d'une bonne assise financière. Pourquoi les augmentations de salaires pour les travailleurs tardent-elles à voir le jour?», s'est demandé M.Sefta. Depuis le mois d'avril, les travailleurs sont restés en attente d'un signe de la part de la direction de l'entreprise. «Aucune suite n'a été donnée à nos doléances», a regretté le représentant du Sesgsia. Le syndicat a fait le récapitulatif de cette situation. Il a relevé que les orientations de la tutelle (le ministère des Transports) et de l'Ugta sur «l'installation de la commission de négociations», n'ont pas été respectées. «Pour cela, le syndicat a adopté la procédure de préavis de grève. Nous agissons dans le cadre de la loi. Nous revendiquons l'installation d'une commission de conciliation pour assainir cette situation», a insisté M.Sefta. En des termes à peine voilés, ce dernier fait allusion à un état de fait préoccupant: le torchon brûle entre les travailleurs de l'aéroport et leurs responsables directs. Si ce conflit perdure, il risque d'aboutir à un débrayage général au niveau de l'aéroport. La plus grande installation aéroportuaire du pays risque d'être paralysée avec tous les risques que cela représente pour le pays. L'aéroport international d'Alger traite 2,5 millions de voyageurs par an. Pas moins de 335.000 passagers ont transité par cet aéroport durant le mois de juillet. C'est ce que Tahar Allache, président-directeur général de la Société de la Sgsia, plus connue sous l'appellation d' Aéroport d'Alger, a déclaré au début de la saison estivale. L'impératif de prendre en charge les revendications des travailleurs du port s'impose.