Les pouvoirs publics ont souligné qu'ils ne comptent pas céder sur la question du commerce extérieur, des services, de l'énergie et de l'importation des véhicules de plus de trois ans. L'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) suscite encore le débat. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, est revenu sur la question lors de son passage hier, à l'émission Tahaoulat diffusée sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. Laconique et précis, il réaffirme que «l'Algérie est intéressée par l'intégration à l'OMC et oeuvre dans ce sens». Cependant, cette adhésion, qui a fait couler beaucoup d'encre, ne doit pas se faire au détriment des intérêts du pays. Affirmatif, le premier responsable du Commerce précise: «On doit préserver nos droits.» Et de déclarer qu'avec l'Europe, «il est question d'un accord de partenariat qui a un écho favorable». Cette déclaration succincte de M.Benbada contredit celle de son prédécesseur, El Hachemi Djaâboub, qui avait, pour rappel, affirmé en février dernier, que «les pays qui s'opposent à notre adhésion à l'OMC font partie de l'UE et sont censés être nos meilleurs partenaires». Il rejoint les nombreuses voix, notamment le patronat, qui ont critiqué le partenariat avec l'Union européenne. L'Algérie cumule une longue négociation dans ce processus d'adhésion, puisque sa première demande remonte à 1987, sachant que les négociations effectives ont débuté en 2001. Dix rounds de négociations multilatérales et plus de 93 réunions bilatérales avec 21 pays ont eu lieu durant la décade écoulée. Plus de 1600 questions relatives à l'économie nationale ont été traitées. Depuis deux ans, l'Algérie a reçu 96 questions, émanant notamment des Etats-Unis et de l'Union européenne et auxquelles des réponses ont été données. Mais la confusion entoure cependant la position algérienne. Malgré un discours volontariste des pouvoirs publics, l'adhésion ne semble pas être une priorité. «Nous ne sommes pas pressés», affirmait récemment le ministre du Commerce. La restriction du climat d'affaires ne plaide pas pour une réelle volonté d'adhésion. Le prochain round apportera-t-il du nouveau? «Même si ces négociations sont regardées de l'autre côté de la Méditerranée par la Commission européenne, je serai attentive à ce que le prochain round soit positivement regardé par les négociateurs», a déclaré la secrétaire d'Etat française, chargée du Commerce extérieur, Mme Anne-Marie Idrac, lors de sa récente visite à Alger. Interpellé dans un autre contexte, celui d'intégrer les usines de ciment dans un seul groupement qu'est Lafarge, l'invité de la Chaîne I a affirmé: «Le Premier ministre, Aymed Ouyahia, n'a pas demandé cette intégration, car elle relève des prérogatives du ministre de l'Industrie.» Seulement, les deux responsables comptent, vaille que vaille, «augmenter la production nationale et porter à la baisse les prix du ciment jugés élevés». Dans ce même ordre d'idées, il convient de préciser que l'Etat a engagé un vaste programme de dépollution des entreprises évalué à 8 milliards de dinars. La cimenterie de Meftah est la dernière à se doter des technologies propres. Entrée en production en septembre 1975 et ayant longtemps utilisé une technologie qui laissait dégager beaucoup de poussières dans l'atmosphère, cette cimenterie ne polluera plus.