Le huitième round de négociations bilatérales devra avoir lieu le 25 du mois à Genève. L'Algérie devra accéder à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) au courant de l'année en cours, a déclaré le ministre du Commerce, M.Nordine Boukrouh sans pour autant pouvoir avancer la moindre date. Le ministre avait précisé qu'il «n'existe aucun obstacle» à l'accession de l'Algérie à cette organisation. L'Algérie avait longtemps misé sur l'intégration de son économie à l'OMC au plus tard à la fin 2004. Mais devant l'intransigeance des membres de l'OMC, l'adhésion a été reportée. Nombre de questions ne sont pas encore réglées, notamment au niveau des discussions bilatérales avec l'Algérie, affirme-t-on au niveau de l'organisation. Cependant, le pari des pouvoirs publics de faire partie de l'organisation avant l'échéance fatidique de l'achèvement du nouveau cycle de Doha reste entièrement d'actualité. Les négociations d'accession de l'Algérie à l'OMC ne seront pas bouclées avant la fin 2005 en raison du rythme actuel des pourparlers et de leur état d'avancement. De ce fait, le processus de négociations devrait être bouclé au courant de l'année 2005. Autrement dit, sauf blocage de dernière minute dans les négociations, l'Algérie deviendra membre de l'OMC d'ici à la fin 2005. Une fois les négociations achevées entre les deux parties, le groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie devra rédiger un rapport préliminaire comportant le résumé des négociations. Ce dernier sera ensuite soumis au conseil général de l'OMC qui regroupe les représentants de 148 pays pour approbation, puisque les décisions se prennent par consensus au sein de ce conseil. Afin d'être fin prêt le jour J, une réunion de travail a été tenue la semaine passée au niveau du ministère du Commerce regroupant les membres chargés du dossier. Cette rencontre de travail a permis, selon certaines indiscrétions, à la délégation de préparer les réponses aux 300 questions encore en suspens après les 3000 posées lors des sept rounds de négociations bilatérales, quatre rounds de négociations multilatérales et deux réunions plurilatérales sur l'agriculture. A ce rythme, le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC risque encore de traîner. Les deux parties butent sur la question énergétique et l'ouverture du secteur des services à la concurrence. Dans cet ordre d'idées, l'Algérie, dans son offre en matière de service, a proposé l'ouverture de 11 secteurs et 161 sous-secteurs à la concurrence dont les télécommunications, l'hydraulique, la santé et les transports. Cependant, le point d'achoppement avait trait à la réforme des textes législatifs et réglementaires régissant le commerce. Aujourd'hui c'est chose faite avec les amendements apportés au code du commerce dans le but d'être au diapason de l'économie de marché et des mutations en cours sur la scène nationale et internationale. Néanmoins, les pourparlers risquent une autre fois de coincer en raison de la reconduction de la loi interdisant l'importation de boissons alcoolisées. A ce sujet, certaines informations laissent croire que le chef de l'Etat est décidé à décréter une loi de finances complémentaires dans le but de corriger les imperfections relevées dans la loi de finances 2005. Ces imperfections de la loi de finances 2005 concernent en premier lieu l'amendement introduit par les députés interdisant l'importation des boissons alcoolisées et la reconduction de la disposition portant autorisation d'importation des véhicules de moins de trois ans en second lieu. Ainsi il répondra favorablement aux sollicitations d'Abdelatif Benachenhou, ministre des Finances, qui avait déclaré au lendemain du vote de l'adoption de la loi reconduisant l'interdiction d'importation d'alcool, que «le gouvernement se réunira dans les prochains jours pour étudier les conséquences de ce vote sur l'économie nationale» et que «cette question concerne tout le gouvernement et le président de la République également».