Le processus référendaire pourrait, s'il se passe de manière anarchique, contestée et non démocratique, générer de nouveaux troubles armés, s'ajoutant à la crise du Darfour Les préparatifs du référendum qui devrait conduire en janvier à l'indépendance du Sud-Soudan ont fait l'objet hier à l'ONU d'un sommet qui devait réunir grandes puissances et Etats régionaux, inquiets de l'éclatement du plus grand pays d'Afrique de l'Est. Le président américain Barack Obama prendra part à ce sommet, signe de l'importance qu'accordent les Etats-Unis au Soudan et à la gestion de ce processus électoral. Un processus qui pourrait, s'il se passe de manière anarchique, contestée et non démocratique, générer de nouveaux troubles armés, s'ajoutant à la crise du Darfour, selon les experts du dossier. Les présidents rwandais, éthiopien, kenyan, ougandais, gabonais, les vice-présidents soudanais, le Premier ministre néerlandais, le vice-Premier ministre britannique, les ministres des Affaires étrangères de France, d'Allemagne, de Norvège, d'Inde, d'Egypte, du Brésil, du Japon et du Canada sont notamment annoncés pour ce sommet. Les participants discuteront des moyens nécessaires à l'organisation en temps et en heure de ce référendum dans un délai de trois mois, alors que les préparatifs ont pris beaucoup de retard. «Il faut se mettre dans des dispositions pour que le référendum ait lieu, pour contrôler la situation, envoyer des observateurs et surtout éviter une confrontation possible», a dit le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner. Samantha Powar, conseillère du président Obama, a souligné que ce sommet devait être «une manifestation sans précédent de volonté et d'unité» autour de l'accord de paix de 2005 qui avait prévu le référendum. Les Sud-Soudanais choisiront en principe le 9 janvier entre leur indépendance et le maintien dans le Soudan. Selon les observateurs, l'indépendance l'emportera dans cette région chrétienne et animiste éprouvée par une guerre de 20 ans contre Khartoum. L'impréparation du nouvel Etat, le risque d'une contagion des ambitions sécessionnistes à d'autres régions du Soudan et à des Etats voisins comme le Tchad, les convoitises autour de la répartition de la manne pétrolière, la délimitation incertaine des 2100 km de frontière entre Nord et Sud, la question de la nationalité des Sudistes restés au Nord, la crainte d'afflux de réfugiés sont autant de sujets brûlants.