Le Mexique s'invite à Alger sous ses différents aspects, gastronomie (au Sofitel), mais aussi peinture et photographie. Ce dernier volet est décliné en une exposition de photos de l'artiste photographe CAP Gomez Garrido Ricardo qui donne à voir une série de très belles photos accrochées aux cimaises du hall de la salle Ibn-Zeydoun et ce, jusqu'au 4 octobre. Placée sous le thème Une vue depuis les hauteurs, cette exposition réunit plusieurs photos des plus renversantes et planantes, mettant en exergue la beauté, et le charme des paysages naturels du Mexique. Prises de vues aériennes, ces photos, en couleur donnent le tournis tant par leur profondeur que par la qualité esthétique déployée. La Condesa, l'un des quartiers les plus branchés de Mexico, mais aussi, la ville de Santa Fe capitale de l'Etat du Nouveau-Mexique, les arènes de Mexcio et la Plaza de Toros, le Théâtre Bellas Artes, l'ange de l'indépendance, Le Popocatepetl, l'un des volcans des plus actifs du Mexique sont les quelques sujets traités avec maîtrise et esthétisme. Outre cette exposition, le hall de l'hôtel Sofitel est orné de reproduction de l'oeuvre de la célèbre Frida Kahlo alias Magdalena Carmen Frida Kahlo Calderón. Née le 6 juillet 1907 à Coyoacán au Mexique, et morte le 13 juillet 1954, Frida Kahlo était une artiste-peintre mexicaine qui a joué un rôle important pour le mouvement artistique mexicain de son époque. Bien qu'elle ait été la compagne d'un des plus grands peintres de son temps, elle a développé sa propre forme d'expression artistique. Elle était artiste dans tous les sens du terme. Non seulement elle a peint d'extraordinaires portraits, des natures mortes et des autoportraits, sa créativité s'étend sur tous les domaines de sa vie. Elle a su traduire son monde intérieur par la peinture. Elle a construit un art fait de symboles personnels, qui lui a permis d'exprimer ses sentiments, ses émotions et son malaise physique. En même temps, elle a créé un personnage de culte qui provoque autant d'admiration que de la compassion pour tous ceux qui s'approchent de son art. Frida a commencé à peindre avec les pinceaux de la peinture à l'huile de son père. Enfant, elle a contracté la poliomyélite, une maladie qui a affaibli sa jambe droite. Quand elle avait 18 ans, un camion dans lequel elle voyageait entra en collision avec un tramway. L'accident était si violent qu'elle a dû rester au lit pendant plusieurs mois. Sa mère a adapté un chevalet et un miroir au-dessus de son lit. Frida voulait être médecin, mais elle a trouvé en la peinture une thérapie. Elle lui a sauvé la vie. Frida fut l'une des grandes promotrices de l'art et des traditions mexicains. Suite à la révolution mexicaine, il y avait un grand intérêt dans la création d'une identité nationale à partir d'un patrimoine autochtone et métis. Les riverains étaient de grands collectionneurs d'art précolombien et populaire, ils aimaient le théâtre, la danse et la musique de leur peuple. Frida était une des premières femmes à porter, avec fierté, les costumes du pays. La peintre s'inspire de sujets et de matériaux de la culture et de l'art populaires mexicains en y mettant sa marque personnelle. Trente-deux oeuvres de Frida sont exposées au Sofitel, toutes liée à sa vie tourmentée. Parmi ces autoportraits il en existe un, des plus intriguant avec le torse à moitié nu, pour représenter les nombreuses interventions chirurgicales qu'elle a subies au niveau de la colonne vertébrale. Elle porte un corset d' acier tel que les médecins le lui ont prescrit quand son état avait empiré. Ce tableau rappelle l'image du Saint Martyr. Les clous qui percent le corps de l'artiste nous font sentir les douleurs intenses qu'elle subissait. Chaque tableau ainsi, illustre une période de sa vie, chaque reproduction de peinture. Frida adorait les enfants, mais en raison de la fragilité de sa santé elle n'a jamais pu en avoir. Autre tableau des plus surprenants, est celui où elle restitue un de ses avortements. Plusieurs rubans rouges relient Frida à des symboles, un bassin, un escargot, une fleur. Trois éléments attirent notre attention, l'escargot qui illustre la lenteur de l'avortement, l'orchidée qui est similaire à celle qu' un homme lui a donné, et finalement son bassin endommagé par l'accident, comme la cause principale de sa misère. Frida a toujours été entourée de photographes. Son père, en plus d'être amateur de peinture, était aussi un photographe professionnel. Un de ses grands-pères était vendeur de matériel photographique en Europe. Frida était entourée de photographies qu'elle accrochait à la tête de son lit d'hôpital, où elle a passé de longues périodes. Parfois ces images lui ont servi de modèle pour peindre ses tableaux. Frida était une personne très gaie et très amusante, elle aimait chanter, danser et raconter des blagues, elle était amoureuse du détail et du beau, que ce soit pour se faire belle ou pour cuisinier, décorer sa maison: elle aimait la vie! Toutes ces informations sur la vie et l'oeuvre de Frida accompagnent ces reproductions photographiques à l'hôtel Sofitel. Elles nous renseignent ainsi sur cette femme qui, malgré sa souffrance, a su transformer sa douleur en une force. Un art si particulier réalisé par une femme d'exception. A (re)découvrir absolument!