«La Badr mettra sur le marché un nouveau produit bancaire intitulé le crédit fédératif». Dans le cadre du soutien de la filière céréaliculture, pas moins de «15.000 crédits Rfig ont été octroyés durant l'année 2009», soit depuis son lancement en août 2008, a affirmé le président-directeur général de Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr), Boualem Djebar à Sétif, à l'occasion de la visite effectuée jeudi dernier par le ministre de l'Agriculture dans cette wilaya. Ceci dit, «un nombre équivalent à 10% de bénéficiaires n'ont pas encore remboursé ce prêt à taux bonifié, d'une durée d'une année», a -t-il indiqué. Le responsable de la Badr qui prédit un engouement sans précédent pour ce produit, a fait savoir que «pour l'opération de l'année 2010 qui n'a pas encore débuté, 1000 dossiers éligibles sont d'ores et déjà recensés». Comme nouveauté M.Djebar cite «l'assouplissement du délai de traitement des dossiers des demandeurs de crédits». S'agissant de l'habitat rural, notre interlocuteur s'est contenté de dire que «le lancement de cette opération est effectif en rappelant que le certificat de propriété exigé auparavant a été remplacé par l'acte de possession». Dans le même ordre d'idées, un chiffre de 700.000 unités d'habitat rural à soutenir dans le cadre du Programme quinquennal, 2011-2014, a été cité par le ministre lors de son message lu à l'occasion du lancement de la campagne labours-semailles 2010-2011. Toutefois, selon M.Djebar, «la Badr mettra sur le marché un nouveau produit bancaire intitulé le crédit fédératif». Ce produit sera destiné au soutien indirect des petits agriculteurs et éleveurs qui ont des difficultés d'accès au financement bancaire. A titre d'exemple, «ce sont les abattoirs qui traiteront directement de ce type de crédits auprès de la Badr», a-t-il expliqué. Interrogé en marge de sa visite sur la déstabilisation de filière lait, Benaïssa a nié l'existence d'une quelconque pénurie de ce produit en reconnaissant néanmoins que «la filière a été traversée ces dernières semaines par une perturbation conjoncturelle due à une carence dans le circuit de distribution». S'agissant de l'instauration des surprimes au profit des transformateurs favorisant l'utilisation de lait frais local collecté, le ministre a réitéré que «des discussions en ce sens sont en cours au niveau du Conseil interprofessionnel du lait lequel devra statuer incessamment». Ayant constaté le faible rendement à l'hectare dans la wilaya de Sétif, la deuxième wilaya céréalière après Tiaret, le ministre n'a pas manqué d' appeler les céréaliculteurs à «généraliser l'irrigation d'appoint pour améliorer les rendements à l'hectare et sortir de la dépendance du déficit en pluviométrie, facteur principal de la forte baisse de la production de l'année en cours». Il faut rappeler qu'actuellement l'Algérie qui fut championne du monde de l'importation durant les années 2000, importe une quantité inférieure à 5 millions de tonnes, la moyenne annuelle durant ces années de disette. Le ministre a également rappelé que les surfaces irriguées seront étendues, en Algérie, pour passer de 900.000 hectares à 1600.000 ha. Par ailleurs, on est très loin des normes internationales, en matière de chaînes du froid. «On arrive à peine à un rapport de 65 m3 pour 1000 habitants, alors que nos voisins tunisiens ont atteint les 140 m3 pour le même nombre d'habitants et tandis que la norme international est de 200 m3 pour 1000 habitants», apprend-on également auprès d'un opérateur dans le domaine. Les nombreuses unités d'Enafla d'une capacité de plus d'un million de mètres cubes attendent d'être réhabilitées, ajoute-t-il.