Inauguré par le défunt président Houari Boumediene, le village socialiste n'est qu'un immense bidonville. Depuis sa création, beaucoup de choses ont changé et ce village situé à une dizaine de kilomètres de Sour El Ghozlane, au sud du chef-lieu de wilaya de Bouira, vit des difficultés diverses. Tout récemment et dans le cadre du programme pour les Hauts-Plateaux, les habitants ont bénéficié du gaz. A la faveur de la démographie galopante, les petites villas qui, jadis plaisaient à la vue, ont pris des allures de bidonvilles qui entachent la vue et le décor. Les tracteurs, les EAC, les terres...ne sont plus qu'un lointain souvenir d'une époque où le blé faisait la fierté de tout une région. Occupé par plus de 5000 personnes, le village ne dispose d'aucune opportunité de travail pour les jeunes qui se détournent des travaux des champs. L'exil vers les villes et les petits boulots restera l'unique solution pour des jeunes qui, une fois rentrés au bercail, passent des heures dans l'unique café du village. Le centre culturel, à l'abandon, ne sert qu'à abriter certains meetings conjoncturels. Le retard dans l'aménagement urbain, entamé depuis plus d'une année, ne fait qu'accentuer les conditions de vie déjà précaires. Le transport assuré par des privés qui dictent leur loi, met les enfants qui doivent rejoindre les CEM et les lycées de Sour El Ghozlane, dans l'embarras quotidiennement. Certains se lèvent à l'aube pour arriver en retard. Le même problème concerne aussi les enseignants qui viennent à l'école du village dispenser le savoir. Comme si ces manques ne suffisaient pas, la nature n'a guère ménagé la région. En été comme en hiver, le manque d'eau, l'état déplorable des pistes, l'absence de structures de santé, l'inexistence de structures de loisirs... rendent la vie difficile dans ce hameau perdu. L'industrie avicole, l'élevage ovin et bovin, l'apiculture... sont autant de créneaux pourvoyeurs de postes d'emploi, pour fixer les habitants et rendre à toute une région sa place dans le développement d'une wilaya agricole. Dans l'immédiat et de l'avis de tous, un fossé immense sépare les espoirs de la dure réalité quotidienne.