Les chefs d'Etat et de gouvernement ou représentants de 46 pays de l'Asem (Dialogue Asie-Europe) doivent d'abord se réunir aujourd'hui pour deux jours, avant des réunions entre l'UE et la Chine, puis la Corée du Sud mercredi. Les pays d'Europe et d'Asie se retrouvent à partir d'aujourd'hui à Bruxelles pour une série de sommets sur le commerce et le climat, assombris toutefois par la crise diplomatique entre Pékin et Tokyo autour d'une zone maritime revendiquée par les deux puissances. Les chefs d'Etat et de gouvernement ou représentants de 46 pays de l'Asem (Dialogue Asie-Europe) doivent d'abord se réunir d'aujourd'hui à partir de 15H00 (13H00 GMT) pour deux jours, avant des réunions entre l'Union européenne et la Chine, puis la Corée du Sud mercredi. L'Asem, qui se réunit pour la 8è fois, représente 60% de la population mondiale et 60% du commerce mondial. L'organisation regroupe tous les pays de l'Union européenne ainsi que la plupart de ceux de la zone Asie-Pacifique, à commencer par la Chine et l'Inde. Pour la première fois aussi, la Russie y sera accueillie. Mais tous les regards seront tournés vers le Premier ministre japonais Naoto Kan et son homologue chinois Wen Jiabao, qui a entamé samedi une tournée européenne. Pour tenter de faire retomber la tension entre les deux pays, Tokyo a évoqué la possibilité d'une rencontre entre les deux responsables en marge du sommet Asie-Europe. Mais rien n'a encore été décidé. La crise diplomatique a éclaté depuis qu'un capitaine de chalutier chinois a été arraisonné le 7 septembre dans une zone de la mer de Chine orientale revendiquée par les deux pays rivaux. Pékin a gelé depuis tout contact de haut niveau avec le Japon. Les îlots qui s'y trouvent, inhabités, sont entourés d'eaux très poissonneuses et de fonds marins pouvant renfermer d'importantes réserves d'hydrocarbures. Le sommet de l'Asem proprement dit est perçu en Europe, qui craint la marginalisation dans la nouvelle donne mondiale, comme une occasion unique de resserrer les liens avec un continent asiatique tenté par l'éloignement. «L'Union européenne doit mettre à profit la réunion pour signifier qu'elle n'est pas devenue sans importance sur la scène internationale comme certains l'affirment en Asie», estime Shada Islam, analyste du European Policy Center de Bruxelles. Les questions économiques devraient dominer. Les Européens comptent inviter la Chine et d'autres pays asiatiques comme le Japon à ne pas faire du dumping monétaire pour doper leurs exportations et leur croissance. Ils le feront toutefois en coulisses, car le projet de communiqué final se garde d'aborder directement ce sujet de contentieux. Le président français Nicolas Sarkozy compte quant à lui utiliser l'Asem comme plate-forme pour présenter les priorités de sa présidence du G20, qui démarre le 12 novembre, à commencer par la réforme du système monétaire international. Moyen pour Paris d'aborder de biais la question du yuan chinois. Signe d'ouverture: Wen Jiabao s'est dit samedi prêt à faire «un effort commun» avec l'Union européenne pour réformer le système financier et mieux le surveiller. En retour, les pays asiatiques entendent faire pression sur l'Europe pour qu'elle accepte de leur faire davantage de place au sein des instances dirigeantes du Fonds monétaire international. L'UE a fait un geste cette semaine, mais il n'est pas sûr qu'il soit jugé suffisant. La question des droits de l'Homme, sur laquelle la Chine et le Myanmar en particulier refuseront toute critique trop nette, devrait être évoquée, mais reléguée au second plan selon des diplomates. Europe et Asie devraient se rejoindre sur le climat pour souligner leur volonté de «parvenir au plus vite à un résultat contraignant» et «équitable» sur la réduction des émissions de CO2 au niveau mondial, selon leur projet de communiqué. Un appel intervenant avant la conférence de Cancun.