Beaucoup reste à faire en ce qui concerne la participation politique, la sécurité nationale et les droits de l'homme. Obtenant un score de 53 pour la qualité de gouvernance en 2008-2009, l'Algérie arrive en 19e position dans le classement de la quatrième édition de l'Indice Ibrahim 2010, qui regroupe 53 pays africains. Les rédacteurs de cet indice font, toutefois, remarquer que «les performances de gouvernance en Afrique s'améliorent en matière de développement économique et de développement humain, mais souffre d'un recul démocratique». L'Algérie ne fait pas l'exception dans ce sens. L'Indice Ibrahim, une évaluation annuelle de la gouvernance en Afrique réalisée par la fondation Mo Ibrahim, prend en compte dans son classement de performances plusieurs indicateurs économiques, humains, mais aussi politiques. Dans certaines catégories et même sous-catégories d'indicateurs d'évaluation, l'Algérie arrive, justement, presque en bas du tableau. C'est le cas par exemple concernant la participation politique et les droits de l'homme dans laquelle elle occupe la 37e place. Ou encore la sécurité et souveraineté du droit où elle occupe la 27e place. L'Algérie serait-elle un mauvais «élève démocratique»? L'Indice Ibrahim 2010 ne classe pas l'Algérie parmi les pays qui ont enregistré un important recul en la matière comme c'est le cas pour la Mauritanie, la Guinée ou encore le Sénégal. Mais l'Algérie a encore du chemin à faire à en croire les statistiques. Dans le chapitre du développement économique, l'Algérie ne figure pas parmi les pays qui ont vu entre 2008-2009 un grand progrès en la matière, à l'image de l'Egypte, du Malawi ou encore de l'Ile Maurice, le premier de la classe selon Indice Ibrahim. Elle a été classé 11e dans la catégorie du développement économique durable. Il faut préciser également qu'«aucun pays n'a reculé dans cette catégorie». Concernant le développement humain, l'Algérie a obtenu un score de 65 et occupe ainsi la 9e place. «Alors que de nombreux citoyens africains sont en meilleure santé et bénéficient mieux du développement économique qu'il y a cinq ans, un grand nombre d'entre eux vit dans un environnement moins sûr et ont vu leurs droits politiques s'affaiblir.», indique le président et fondateur de la Fondation au sujet de l'Indice Ibrahim 2010. Il a noté que cet organisme privé définit les régions dans le continent africain telles qu'elles ont été définies par la Banque africaine de développement. (Afrique du Nord, Afrique centrale, Afrique australe, Afrique de l'Ouest et celle de l'Est). Dans ce sens, «l'Algérie a réalisé un score (53) à peine inférieur à la moyenne régionale de l'Afrique du Nord qui est de 54», lit-on dans le document envoyé par la Fondation. Mais ce score est nettement supérieur par rapport à celui enregistré par le continent et qui est de 49. «Au niveau des sous-catégories, l'Algérie obtient son rang le plus élevé dans la gestion publique et le plus bas dans la participation», précise-t-on encore.