La rentrée universitaire se singularise cette année par un déficit énorme en matière d'hébergement. 5 500 étudiants ne disposent pas encore de lit. Le flux d'étudiants en première année est tel que les 4500 lits libérés cette année par les fin de cycle ne suffisent pas à satisfaire une demande qui n'a pas eu d'égale jusque-là. Près de 10.000 nouveaux bacheliers intègrent cette institution pour la première fois. Le constat a été fait hier par le recteur de l'université qui n'a pas caché ses craintes quant à une rentrée mouvementée. Des craintes qui s'ajoutent au déficit en matière d'enseignants, cette fois-ci avoué, dans certaines matières. Si une solution provisoire avait été avancée, il reste que seul l'achèvement des futures résidences «U» pourrait régler ce problème dont a déjà souffert l'université de Béjaïa il y a quelques année. Les autorités pensent recourir au dortoir de l'Ecole maritime de Sid Ali Labhar. Mais la solution qui se dessine, et même si elle n'est pas totalement avouée, ce sont les chambres à trois, quatre, voire cinq ou six étudiants. Cette institution a connu une évolution si rapide au point que chaque année la rentrée constitue un casse-tête chinois pour les autorités. Il faut trouver à chaque fois des places pédagogiques et des lits. Cette année encore l'université de Béjaïa n'a pas les capacités pour faire face au très grand nombre de nouveaux inscrits. La politique que l'université de Béjaïa a connue depuis l'année 2000 s'est soldée par la démultiplication du nombre d'étudiants. Alors qu'elle ne comptait que 6 à 8000 étudiants en 2000. En dix ans seulement d'existence, l'université de Béjaïa a su faire parler d'elle dans pratiquement tous les domaines tant négatifs que positifs. Il est inutile d'entrer dans les détails. L'université de Béjaïa ressemble un peu à l'Ecole algérienne qui a beaucoup plus misé sur le quantitatif que sur le qualitatif. La preuve est à trouver chez les étudiants sortants qui, eux-mêmes, reconnaissent cette insuffisance dans la formation. Cependant, il ne faut pas généraliser. Il faut juste se rendre compte que la qualité est aussi importante que la quantité dans la réputation d'une institution. Si aujourd'hui on appréhende chaque rentrée universitaire, c'est en raison de cette politique quantitative menée tambour battant depuis dix ans. Que l'on juge! Les huit facultés de l'université de Béjaïa recevront cette année 41.000 étudiants dont 1200 en postgraduation. Cette masse estudiantine sera encadrée par 1 300 enseignants dans 188 spécialités réparties comme suit 160 en LMD et 28 en système classique. Il faut noter également les 500 étudiants venus des 33 pays en majorité africains pour y suivre leurs études supérieures.