Le gouvernement de David Cameron aspire à approfondir ses relations commerciales avec notre pays. Madame Susan Haird, chef exécutif adjoint du département du Commerce et de l'Investissement britannique, a discuté hier avec les officiels algériens des questions de commerce et d'investissement mais aussi de sécurité et de lutte antiterroriste. C'est ce qu'a affirmé la numéro deux du ministère lors d'une rencontre avec la presse à l'ambassade de son pays à Alger. Les ventes d'équipements de sécurité et de matériel de défense sont parmi les principaux points discutés, a-t-elle dit. Cela découle de l'expérience accumulée par son pays dans la lutte antiterroriste, a-t-elle expliqué. Elle précise qu'elle n'est pas venue en visite de trois jours à Alger-elle repart aujourd'hui- pour parler d'un dossier précis mais pour étudier des opportunités d'investissement et de renforcement des échanges commerciaux. Le Royaume-Uni investit déjà 115 millions de dollars en Algérie, BP étant le plus grand pourvoyeur de ces investissements. Madame Susan Haird a dit que le dossier de cession des parts de BP à Sonatrach relève des discussions commerciales entre les deux compagnies. L'ensemble de ces dossiers ont été évoqués lors de sa rencontre avec le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi et du Commerce, Mustapha Benbada. Elle a également eu des rencontres avec des investisseurs anglais en Algérie et avec des hommes d'affaires algériens. Le tout, dans la perspective de création d'un Conseil d'hommes d'affaires algéro-britannique qui interviendra ultérieurement, a précisé l'hôte d'Alger. Dès le mois prochain, des investisseurs viendront participer au Salon de l'immobilier à Alger alors qu'une autre délégation plus étoffée y est attendue pour le début de l'année prochaine. La coopération dans le domaine de l'éducation est un autre axe d'échange proposé par la représentante du gouvernement britannique. Une délégation composée de spécialistes dans le domaine, visitera Alger prochainement. Hier, elle a même visité une école d'enseignement de langue anglaise. Cet axe étant nécessaire pour évacuer les obstacles linguistiques permettra ainsi, le renforcement des échanges. Dès 2009, les exportations algériennes vers le Royaume-Uni ont été de 540 millions de livres sterling. Les importations ont été de 327 millions de livres. En tout, une centaine de compagnies britanniques opèrent en Algérie. Shell, BP, BHP Billion, British Arab Commercial Bank, Hsbc, United Insurance Brokers, sont parmi elles, à côté de Glaxo Smith Kline. La responsable a parlé avec les officiels algériens des lois instituant la primauté au capital local dans les associations avec les étrangers ainsi que des restrictions des possibilités d'entamer des opérations commerciales en interdisant l'importation des produits fabriqués localement en admettant que ce sont des entraves aux sociétés britanniques mais qu'il appartient au gouvernement algérien d'y trouver les solutions adéquates. Malgré ces contraintes, les Britanniques sont convaincus qu'il y a des opportunités d'investissement dans de nombreux domaines comme les TIC, les finances et la sécurité et la production de produits pharmaceutiques. L'essentiel pour Madame Susan Haird, chef exécutif adjoint du département du Commerce, est que l'Algérie maintienne son option de vouloir attirer les investisseurs étrangers. Cela cadre bien avec la politique de son gouvernement qui compte élargir la palette des pays avec lesquels il entretient des relations commerciales d'un niveau élevé pour maintenir la compétitivité de l'Angleterre au sein de l'Europe, a-t-elle expliqué. Le Royaume-Uni semble ainsi convaincu que l'Algérie offre des facilitations à l'investissement. La situation en Algérie retient l'attention eu égard aux opportunités offertes dans ce pays sans occulter les difficultés que les hommes d'affaires y rencontrent. L'Algérie, même si elle offre des opportunités, est quelquefois perçue comme une destination trop compliquée compte tenu des problèmes de sécurité. Mais les délégations, qui s'y rendent régulièrement, tentent de dépasser ces obstacles. C'est le cas de celle conduite par Lady Olga Maitland, de Middle-East Association, en janvier dernier. Certains regrettent que l'Algérie soit demeurée longtemps inconnue pour le monde extérieur et qu'elle soit ignorée par la communauté d'affaires britannique. Cela n'est pas fortuit car il est rappelé que le pays a vécu une période de turbulences. Les Anglais sont également désappointés par le fait que l'Algérie utilise presque exclusivement la langue française dans ses transactions économiques.