L'actuelle Assemblée populaire nationale, qualifiée de simple caisse de résonance, est dominée par des lobbies qui s'étendent aux plus hautes sphères de l'Etat, soutient la secrétaire générale du Parti des travailleurs. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) revient à la charge. Louisa Hanoune revendique, encore une fois, la dissolution de l'actuelle Assemblée populaire nationale et la tenue des législatives anticipées. «Nous demandons la tenue de ces élections dans le cadre de la révision de la loi électorale», a déclaré la pasionaria du PT, hier, à l'ouverture des travaux du bureau de la wilaya d'Alger du parti. Lesquels travaux s'étalent sur trois jours. La première dame du parti s'en est pris sans ménagement à l'APN qu'elle a qualifiée de simple «caisse de résonance». Sur sa lancée, elle dira que l'APN est dominée par des lobbies. Ces lobbies représentent des cercles qui travaillent contre les orientations politiques et économiques nationales, selon elle. Le plus inquiétant pour Mme Hanoune est le fait que ce lobbying s'étende jusqu'aux plus hautes sphères de l'Etat. Le constat de Mme Hanoune est sans équivoque: il y a une crise de confiance entre l'Exécutif et le Législatif. «Récemment, il y a eu cinq textes de loi promulgués par ordonnances présidentielles», a argumenté la conférencière. Ces ordonnances portent, entre autres, sur la mise en oeuvre des résolutions de la loi de finances complémentaire (LFC) 2010 et le droit de préemption. «Cette manière de légiférer montre que l'actuelle Assemblée nationale est en déphasage avec les intérêts du pays», a martelé Mme Hanoune. Cela dit, elle a salué les résolutions de la LFC 2010. «Elles sont plus hardies que celles de la LFC 2009», a-t-elle soutenu. Mme Hanoune a rappelé que les résolutions politiques visant à consolider la souveraineté nationale ont évité à l'Algérie les effets désastreux de la crise économique mondiale. «L'Algérie est parmi les 10 pays au monde à avoir évité les conséquences de cette crise», s'est-elle félicitée. Au demeurant, elle a insisté sur la refondation. du système politique. Elle fait de la tenue des législatives anticipées une condition sine qua non pour «une rupture politique totale avec les pratiques de l'ancien parti unique». Les propos de Mme Hanoune sonnent comme une mise au point aux récentes déclarations de Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Ce dernier a déclaré jeudi que les walis auront pour mission de faire démarrer le plan quinquennal et de faire face aux échéances électorales de 2012 (législatives et locales) et de 2014 (présidentielle). Claire, nette et précise, la position de Daho Ould Kabia exclut toute possibilité de dissoudre l'APN. De son côté, Louisa Hanoune fait de cette revendication son cheval de bataille. Mieux, elle préconise l'ouverture des médias lourds pour un débat national sur le bilan de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. «La séparation des pouvoirs est une nécessité politique de premier ordre», a-t-elle enchaîné. Aussi, elle a insisté sur la clarification des prérogatives des élus et des représentants de l'administration. A ce titre, elle a évoqué l'épisode de l'affaire du secrétaire général du ministère des Travaux publics. «Il a été en détention préventive pendant une année. A la fin, il a été remis en liberté conditionnelle. De telle pratiques sont inadmissibles!», a fulminé Mme Hanoune. Elle a, également, rappelé l'affaire des non-jeûneurs de Aïn El Hammam dans la wilaya de Tizi Ouzou. «De tels procédés montrent qu'il y a amalgame entre les pouvoirs. L'indépendance de la justice doit être effective», a tranché la première dame du PT. Abordant les prochaines échéances partisanes, Louisa Hanoune révèlera que son parti, en collaboration avec l'Ugta, s'apprête à organiser la Conférence internationale ouverte sous le thème «Contre la guerre et l'exploitation». Cette conférence se tiendra les 27, 28 et 29 novembre prochain. Elle regroupera 400 participants dont 250 étrangers.