Les salaires des députés sont versés sur un compte et c'est le parti qui rétribue son représentant à l'Assemblée nationale. «Nous ne participerons à un gouvernement que si nous sommes majoritaires aux élections législatives», a déclaré à L'Expression, Mme Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (P.T.). C'est donc tout à fait logiquement que la question de faire aussi bien que la précédente législative, où le parti avait déjà créé la surprise en s'octroyant 21 sièges, n'est plus d'actualité. L'appétit vient en mangeant. Le Parti des travailleurs est fin prêt pour participer aux élections législatives et il espère bien en sortir vainqueur. «Pourquoi pas?», lance Louisa Hanoune. Mais comment compte-t-elle y parvenir? En s'appuyant sur une des résolutions qui fait de la participation de la femme, un des axes prioritaires de la stratégie élaborée par le PT en vue de ces élections législatives, lesquelles pourraient s'annoncer plus ouvertes qu'il n'y paraît. Ce sera donc sur plus de la moitié de l'électorat que la secrétaire générale du Parti des travailleurs compte prendre appui pour se lancer à l'assaut du Palais Zighout-Youcef et créer la surprise de ce scrutin. Le thème de l'émancipation de la femme et de sa participation au développement économique de l'Algérie aux côtés de l'homme aura certainement la part belle durant cette campagne au sein du Parti des travailleurs. Pour la secrétaire générale du parti, hormis l'option de former son propre gouvernement, si ce dernier est investi de la volonté populaire, il est exclu de faire partie d'une quelconque alliance ou bien coalition gouvernementale. Le Parti des travailleurs serait donc prêt à gouverner et à assurer des responsabilités qui seraient qualifiées d'historiques. Dans ce cas de figure, il tient à mettre à profit son expérience tirée de la gestion des Assemblées populaires communales (APC), des Assemblées populaires de wilaya (APW), et de sa représentation au sein des différentes Assemblées populaires nationales (APN), depuis l'avènement de la première assemblée pluraliste en 1997 qui a vu, depuis, l'ascension fulgurante du parti. Son assise, il la tient de son implantation au sein des couches populaires qu'il a marquées du sceau de son empreinte. Aux plus démunis et aux exclus, militants et cadres du parti tendent une oreille plus qu'attentive et tentent de prendre en charge, malgré des moyens souvent défaillants, les doléances de la frange la plus fragilisée de la société, de sentir son pouls et d'être en adéquation avec les revendications des citoyens. C'est que le P.T. a fait de l'action syndicale une priorité, sinon une question fondamentale. Sa revendication d'un Snmg à 25.000DA n'est pas le fruit du hasard, mais l'observation, sans relâche, d'un pouvoir d'achat en perpétuelle régression qui n'en finit pas d'être malmené par la cherté de la vie. La constance et la fidélité des principes sont les mots d'ordre du parti. Ce sont ceux-là mêmes qui l'ont fondé et qui continuent à l'animer. La transparence et l'intégrité sont requises. C'est pour cela que le mandat de député au PT n'a pas la même odeur que sous la bannière d'autres partis politiques. Les candidats sur les listes du Parti des travailleurs attirés par l'appât du gain n'ont qu'à passer leur chemin. Au PT, pour être député, il faut se montrer digne de la confiance que l'électeur a placée en soi. «Les salaires des députés sont versés sur un compte et c'est le parti qui rétribue son représentant à l'Assemblée nationale», précise Mme Hanoune. Il subvient à ses frais de mission et, au cas échéant, à son hébergement. Les subventions allouées par l'Etat, qui sont de 200.000DA par député et par année, sont reversées intégralement à un fonds de soutien aux familles palestiniennes. Le Parti des travailleurs qui fait de sa lutte contre les privatisations tous azimuts et de la préservation de l'outil de travail et de l'emploi, son cheval de bataille, ne peut se compromettre en participant à un gouvernement aux antipodes de la politique de préférence nationale et de nationalisation des richesses de l'Algérie qui est la sienne. «On ne peut marier l'eau et le feu», a conclu Mme Louisa Hanoune. Tout, sauf la compromission. Lucide et constante, elle compte mener son parti aux législatives en conquérante.