La décision courageuse de l'exécutif communal de fermer le marché couvert du chef-lieu de wilaya démontre la volonté des autorités publiques à combattre la saleté. Ce marché occupé par des commerçants qui avaient pris l'engagement de veiller à la propreté est vite devenu un lieu infréquentable. En effet, des détritus jonchent l'entrée des semaines durant sans que personne ne s'en soucie. Rappelons que la décision de supprimer l'ancien marché ouvert au profit des ex-ateliers de l'Oaic se voulait un moyen de lutte contre la saleté et ses conséquences. Dans une déclaration à la radio locale, le président de l'APC, Mohamed Larbi, a précisé que la fermeture temporelle est nécessaire pour permettre aux services de la commune d'évacuer les ordures que certains déposent à l'entrée, malgré la présence de bennes à ordures. Le maire a même menacé de prolonger les journées de fermeture dans le cas où ces actes d'incivisme venaient à se répéter et la fermeture pourra durer des semaines, voire des mois. La lutte pour l'hygiène qui reste une action d'utilité publique ne doit pas se limiter à ce marché. Une autre décharge sauvage se trouve au milieu de la ville sur la placette en face du stade. Les commerçants, les restaurateurs, les bouchers... déposent leurs détritus dans cette niche. Pour réduire le volume des déchets, certains n'hésitent pas à y mettre le feu sans se soucier des conséquences sur la santé publique. Toutes les habitations avoisinantes subissent alors les effets de la fumée et des mauvaises odeurs. La lutte contre l'insalubrité n'est pas l'apanage de la commune. Elle commence par l'éducation des citoyens qui se doivent de programmer les moments pour faire sortir leurs restes. Certains citoyens n'hésitent pas à déposer leurs ordures le matin en allant au travail alors que les camions de ramassage ne passent qu'après 19h. L'image de la ville, les désagréments qu'engendrent la présence d'ordures toute la journée aux abords des voies, sont autant de préjudices que seule une mobilisation collective peut éradiquer. Les efforts consentis dans le cadre de la réhabilitation de Bouira, avec l'ouverture des boulevards, l'élargissement des artères, le boisement, l'aménagement des espaces verts, resteront vains tant que les gens persisteront dans leur égoïsme et leur individualisme. La propreté passe par le respect des autres et commence par des gestes parfois anodins comme ne pas jeter un gobelet en plastique, un sachet, à respecter les heures de ramassage des ordures ménagères... Des gestes qui peuvent éviter à la trésorerie publique des dépenses évaluées à des milliards de dinars.