La poissonnerie du marché couvert, en plein centre-ville de Annaba, se trouve dans un lieu qui, au fil des années, a périclité et a vu sa vocation première détournée pour ne ressembler, actuellement, qu'à un endroit sordide. Ce lieu, jadis très fréquenté par une clientèle qui trouvait toutes les commodités requises répondant à cette activité, a vu son environnement se dégrader et envahi par une catégorie de commerçants à l'aspect de prédateurs. Les ménagères fuient ostensiblement le marché aux poissons, car harcelées par une nuée des “proposés” tenant vaille que vaille a écouler leur produit, exposé sur des feuilles de papier de journaux et trimbalé au gré de l'humeur du “vendeur” à la mine qui fait bien plus peur qu'elle ne rassure. Pis encore, aujourd'hui, l'entrée de la poissonnerie est carrément squattée par une grappe de marchands qui filtrent en quelque sorte toute personne désireuse de faire ses emplettes. Grippée, ballottée et surtout se sentant menacée, la clientèle est vivement exaspérée par un tel comportement où le respect de la personne humaine frise l'insulte. À l'intérieur de la poissonnerie, outre une odeur nauséabonde qui se dégage d'un égout crevé, les étalages sont “clairsemés” de produits de la mer qui sont loin d'être à la portée des bourses. Et les personnes aisées préfèrent acheter leur poisson ailleurs qu'en cet endroit où les moindres mesures de propreté et de préservation de la santé publique sont complètement ignorées pour ne pas dire bafouées. En un mot, la poissonnerie du marché couvert de Annaba est devenue infréquentable. À l'exception des amateurs de la pêche qui s'y rendent pour s'approvisionner en ligne de pêche, en hameçons ou en leurres. B. Badis