Placés sous haute surveillance, les élections locales dans l'est de la wilaya se sont déroulées d'une manière éparse. Si dans les localités de Bechloul et de Haïzer les citoyens ont pu se rendre aux urnes, à M'chedallah, Aghbalou, Taourirt et Guemgoum (commune d'El-Esnam), la détermination des partisans du refus ont eu raison de ceux favorables au scrutin. Si le taux de participation était faible, les raisons ne sont pas à chercher du côté de la région berbérophone, mais de la démobilisation sur l'ensemble du territoire de la wilaya. Des circonscriptions telles Aïn Bessem, Sour El-Ghozlane, Lakhdaria avaient l'habitude de participer massivement tôt le matin. Ce 10 octobre vers 16 heures, la participation à travers ces trois daïras, avoisinait les 36%. Les citoyennes, malgré la vaste campagne décrétée par Zerhouni, ne se sont pas bousculées devant les centres. La participation féminine dans la région Est est concentrée à M'chedallah. La commune d'Aghbalou relevant de cette daïra a vécu une dégradation de la situation, dès l'arrivée des urnes, des bulletins...A Selloum, les boycotteurs iront jusqu'à souder le portail d'accès au seul centre de vote. A Taourirt, commune d'Ath Mansour, le retrait des candidats a facilité la tâche aux contestataires qui ont bloqué la RN5, dès 10 heures du matin. A Guemgoum, un centre de vote de la commune d'El-Esnam, les émeutiers ont saccagé les urnes et empêché le vote. Saharidj vivra les mêmes scènes à 14h. A l'instar des différentes régions de la wilaya, le chef-lieu, malgré le calme et la sécurisation des lieux de vote, n'a pas connu une forte participation. A 3 heures de la fermeture des bureaux seuls 26%, des inscrits, avaient accompli leur devoir. Lors de notre passage à Aïn Bessem, nous avons assisté à des scènes inhabituelles. Un enfant dans un bureau de vote ramasse les bulletins de l'isoloir pour les faire sortir à l'extérieur. Dans le même centre et eu égard à l'absence du service d'ordre, le chef du centre nous apprendra qu'il ne disposait d'aucun cachet pour réquisitionner les policiers. Le bureau 36, selon les représentants des partis, «représente une preuve d'une fraude caractérisée».