La décision de confier le recrutement aux directeurs des établissements n'a pas suffi pour résoudre les aléas de la rentrée. Un mois jour pour jour depuis la rentrée officielle des classes, la direction de l'éducation continue d'être la destination de centaines de personnes qui, quotidiennement, font le déplacement pour être reçues. Un grand nombre repart bredouille. Si ce n'est pas la réunion, c'est l'absence pour mission qui sont invoquées par un appariteur qui se place à l'entrée devant une porte qui s'ouvre à certains mais reste étrangement fermée pour d'autres, au gré de l'humeur de l'agent. Les visiteurs sont souvent des parents d'élèves inquiets pour la scolarité de leurs enfants, des enseignants désireux de récupérer leurs affectations, des candidats aux divers concours ou en quête d'un poste... Comme si l'hermétisme qui prévaut en ce début d'année au niveau de la direction ne suffisait pas, certains directeurs et autres inspecteurs saisissent les horaires des jours de visite pour venir «occuper» les quelques personnels disponibles chargés de convaincre les visiteurs que la solution n'est pas de leur ressort. Même la décision de confier le recrutement aux directeurs des établissements n'a pas suffi pour résoudre les manques. Mercredi dernier, un groupe de parents d'élèves a soulevé le cas d'une école à Lakhdaria où les élèves n'auraient pas rejoint l'école plus de 15 jours. L'appel du ministre et sa décision d'éviter l'exclusion est exploitée par certains parents pour tenter de réintégrer leurs enfants même si ces derniers ont largement dépassé l'âge de la scolarité. La décision d'ouvrir un nouveau CEM en ville en lieu et place de l'ex-école primaire Ben-Badis a obligé l'administration à réaffecter des élèves déjà inscrits au CEM Khider-Mohamed. Des enfants âgés à peine de 12 ans se sont retrouvés à faire presque un kilomètre, à emprunter le pont Sayah au milieu d'une dense circulation. Cette situation a alors poussé les parents à réagir et à exiger le transfert de leurs enfants vers des établissements plus proches. Même si l'administration avait justifié le déplacement par des paramètres géographiques puisque ces enfants étaient scolarisés dans une école proche du CEM, elle a fini par céder et accepter le retour de plus de 52 cas. La situation risque de se reproduire avec la décision de transférer des classes vers le nouveau lycée «140» qui ouvrira ses portes dès le début de la semaine prochaine. Là aussi, de nombreux parents se disent «prêts à réagir et à refuser la décision qui perturbera la scolarité des élèves», selon un parent. La décision aussi de recourir à l'Internet pour les inscriptions aux examens du BAC et du BEM ne fait pas l'unanimité. «Pourquoi vouloir à tout prix compliquer la situation tout en sachant que l'Internet n'est pas à la disposition de tout le monde» rouspètera un père. En effet et pour la première fois, il est demandé aux candidats de se connecter au site de l'Office des examens et concours pour retirer un imprimé, de faire une préinscription entre le 10 octobre et le 10 novembre. Même si la direction de l'éducation gère le plus grand nombre de fonctionnaires comparativement aux autres secteurs, il est du devoir des responsables de garantir un minimum de disponibilité aux milliers de personnes qui se déplacent pour expliquer des situations souvent compliquées par la méconnaissance des lois, par l'excès de zèle de certains fonctionnaires et par les lenteurs administratives. Au bout de la chaîne, le simple enseignant et le simple fonctionnaire sont les seuls à en faire les frais. Un mois après, la rentrée scolaire continue avec son lot d'imprévus.