Les émiratis veulent obtenir 15% des projets inscrits au programme 2010/2014 «Time is money!» Les Emiratis veulent investir vite en Algérie. Le président du Conseil national fédéral de l'Etat des Emirats arabes unis, Abdelaziz Abdallah Al Ghoreir, a mis l'accent sur le facteur temps. «Nous voulons investir en Algérie mais rapidement», a déclaré ce responsable lors d'une conférence de presse qu'il a animée, jeudi dernier, à la résidence El Mithak d'Alger. L'émissaire émirati a transmis un message clair au gouvernement algérien lui demandant de faciliter les procédures d'investissement sur le terrain. «Nous avons fait part au Premier ministre et aux différents responsables des contraintes rencontrées par les opérateurs pour investir», a-t-il indiqué sans s'étaler sur les détails. Il n'a pas été par trente-six chemins pour dire clairement que «si un projet peut se réaliser en deux ans pourquoi attendre cinq ans». Pour lui, c'est bénéfique pour les deux parties. L'hôte de l'Algérie ne voit aucun inconvénient dans les nouvelles dispositions régissant l'investissement étranger en Algérie. «Nous respectons le choix du gouvernement algérien», a-t-il affirmé. Se référant à la règle 51/49% fixant le capital algérien et étranger dans les sociétés, le conférencier réitère: «Ce qui sert l'intérêt public nous le respectons et il reste à l'opérateur de décider d'investir ou non.» Le président du Conseil national fédéral a fait savoir que son pays ambitionne de réaliser des investissements de l'ordre de 10 à 15 milliards de dollars dans différents projets en Algérie au cours des cinq prochaines années. Interrogé sur la nature de ces projets, le conférencier n'a avancé aucun détail. Il s'est contenté d'assurer que d'importants projets sont en discussion. Il a cité la relance du projet Dounia, parc d'une valeur d'investissement de 5 milliards de dollars. Al Ghoreir a fait savoir que ce projet suscitait toujours l'intérêt des promoteurs émiratis et qu'il a été évoqué au cours des deux derniers mois. Un autre mégaprojet d'une valeur de 10 milliards de dollars est en discussion avec le gouvernement algérien. Pour promouvoir les opportunités d'investissement, Al Ghoreir a souligné la nécessité d'échanger les visites de terrain entre les promoteurs des deux pays. Il a annoncé qu'une réunion se tiendra aux Emirats arabes unis pour faire connaître les opportunités d'investissement en Algérie. Revenant sur les secteurs qui captent l'intérêt des opérateurs émiratis, le conférencier a cité le tourisme, l'immobilier et l'industrie. «L'Algérie est proche de l'Europe et elle possède de l'énergie que nous pouvons exporter vers ce continent», a-t-il suggéré. Selon lui, l'investissement ne doit pas être centralisé uniquement sur les grands projets. «Il faut encourager les petits investissements au niveau des individus et ne pas se contenter seulement des grands investissements qui se font par les Etats». A la question de savoir si le groupe Eamar serait de retour en Algérie, le responsable répondra: «Nous souhaitons le retour du groupe Eamar en Algérie, mais nous n'avons pas de confirmation.» Evoquant le Plan quinquennal de relance économique de 286 milliards de dollars, le responsable émirati a indiqué que si son pays obtenait 15% des projets inscrits au titre de ce programme, il aurait réalisé un véritable succès en matière de coopération entre les deux pays. Evaluant le niveau de coopération bilatérale, le responsable se dit peu satisfait. «Nous pouvons porter cette coopération à un niveau plus élevé», a-t-il affirmé. Il a rappelé que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays est estimé à 750 millions de dollars dont 20 millions représentant la valeur des importations algériennes des Emirats. A propos de la main-d'oeuvre algérienne aux EAU, le responsable a indiqué que 8000 Algériens travaillent dans son pays dans différentes spécialités exprimant son souhait que ce nombre atteigne les 100.000 dans les prochaines années.