Après une période de flottement, la sérénité semble gagner les relations entre l'Algérie et les Emirat arabes unis. Le président du Conseil national fédéral de cet Etat du Golf, Abdelaziz Abdallah Al Ghoreir, prévoit une hausse du volume des échanges économiques durant les cinq prochaines années. Dans une conférence de presse animée jeudi dernier, le responsable émirati a affirmé que son pays ambitionne de porter la valeur de ses investissements en Algérie à 10 ou 15 milliards de dollars dans les cinq prochaines années, tout en précisant que son pays "encourageait les petits investissements au niveau des individus et ne se contentait pas seulement des grands investissements qui se font par les Etats". Concernant le projet du parc "Dounia", M. Al Ghoreir a fait savoir que ce projet d'un coût estimé à 5 milliards de dollars suscitait toujours l'intérêt des promoteurs émiratis et qu'il a été évoqué au cours des deux derniers mois. Il convient de rappeler, dans ce sens, que le Conseil national des investissements (CNI) vient de donner son feu vert à d'importants projets émiratis et parmi eux le projet "Dounia Park". En effet, il y a quelques jours, le CNI a débloqué ce fameux projet, situé au sud-ouest d'Alger et doté de caractéristiques modernes et écologiques. Ce grand ensemble d'infrastructures de loisirs et de détente, évalué à 5 milliards de dollars, est l'un des projets touristiques abandonnés puis repris en main par le groupe Emirat International Investments Company (EIIC). Il y a lieu également de souligner le projet du complexe touristique à Moretti, près de Sidi Fredj, d'une valeur de 41 milliards de dinars comprenant un hôtel 5 étoiles, des tours résidentielles, un centre commercial et une marina. Un autre projet émirati et non des moindres, actuellement relancé a trait à la construction d'une usine d'aluminium à Béni Saf, développé dans le cadre d'une joint-venture entre Sonatrach et le consortium émirati Dubal-Moubadala. Par ailleurs, le responsable émirati a indiqué que si son pays obtenait 15 % des projets inscrits au titre de ce programme quinquennal 2010-2014, il aurait réalisé un véritable succès en matière de coopération entre les deux pays. Il a estimé le volume des échanges commerciaux entre les deux pays à 750 millions de dollars, dont 20 millions représentant la valeur des importations algériennes des Emirats. Il a appelé, à ce propos, à accélérer le processus d'élimination des contraintes qui entravent la réalisation des projets dans les délais impartis, soulignant avoir discuté de cette question avec les hauts responsables algériens qui ont exprimé leur disponibilité à œuvrer en conséquence. Entre autres domaines porteurs en matière d'investissements en Algérie, le responsable émirati a cité l'immobilier, le tourisme, les usines. "L'Algérie est proche de l'Europe et elle possède de l'énergie que nous pouvons transformer et exporter vers ce continent", a-t-il dit. A propos de la main-d'œuvre algérienne aux EAU, le responsable a indiqué que 8 000 algériens travaillaient dans son pays dans différentes spécialités, exprimant son souhait que ce nombre atteigne les 100 000 dans les années à venir. Notons, par ailleurs, qu'un document de coopération a été signé entre l'Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil national fédéral de l'Etat des Emirats arabes unis. Ce document a été signé, du côté algérien, par le président de l'APN, Abdelaziz Ziari et du côté émirati, par M Al Ghoreir qui a quitté Alger à l'issue d'une visite officielle de deux jours.