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La famille Ben M'hidi conteste le scénario
UN SCENARISTE JORDANIEN VEUT REALISER UN FILM SUR LE HEROS
Publié dans L'Expression le 17 - 10 - 2010

Nos héros de la Révolution algérienne n'ont de cesse d'inspirer les cinéastes. Mais où sont les historiens dans tout ça?
Après Mostepha Ben Boulaïd de Ahmed Rachedi, auquel le président de la République a veillé personnellement au bon déroulement de sa réalisation, voilà qu'on s'intéresse de près à un autre martyr. Et non des moindres. Après avoir produit le film et feuilleton sur la vie de Aïssat Idir, Samira Hadj Djilani souhaite s'attaquer à une légende vivante de notre histoire, Larbi Ben M'hidi. Le hic, elle fait appel pour la réalisation de ce projet colossal et surtout pour l'écriture du scénario, à un Jordanien.
Cela aurait pu se faire, mais le scénario proposé est loin de refléter et retracer la vie de notre martyr. Pis encore, édulcoré celui-ci ne retrace nullement la vie de notre héros national mais tend à créer autour de lui des histoires fantasmagoriques, inventées de toutes pièces, presque à l'eau de rose. Exemple: dans le scénario du Jordanien, Larbi Ben Mhidi est poursuivi par des chacals. Il tombe amoureux de la fille d'un policier...Tout ceci n'est que le fruit de l'imagination du scénariste et point de place à la vie et à l'action politique de Larbi Ben M'hidi. Un côté humain préfabriqué, dénué de sens, est ainsi dépeint au détriment de la véritable personnalité de notre martyr.
Contactés, sa soeur Drifa et son mari, longtemps compagnon de route et de combat, le moudjahid Abdelkrim Hassani, ancien officier de l'ALN, nous ont ouvert leur porte et reçu dans leur maison pour expliquer et faire le point sur cette «affaire».
«Larbi appartient au peuple algérien tout entier, pas uniquement à moi. Pourquoi ce Jordanien s'intéresse-t-il aujourd'hui à Larbi? Pour l'instant, je ne suis d'accord sur rien. Je ne suis pas contre l'écriture de l'histoire de Larbi Ben M'hidi, mais pas la falsifier. Ce que j'ai eu à lire, quelques chapitres, cela ne m'a pas plu. Je me suis arrêtée, déboussolée. Il faut un réalisateur qui a connu la Guerre de libération et vécu ici pour comprendre notre histoire. Ce n'est pas n'importe qui, qui peut écrire sur ces héros. Ces gens-là ne nous ont rien demandé, à nous de reconnaître ce qu'ils ont fait pour nous, pas moins, pas plus. Etre juste envers Larbi qui avait une confiance aveugle envers le peuple», nous a fait remarquer sa soeur Drifa. Et de renchérir: «Ce Jordanien a reconnu ne s'intéresser qu' à la fiction! Je le redis, Larbi ce n'est pas un héros fictif, imaginaire, mais vivant. Il est né et a grandi en Algérie. Tous les Algériens le connaissent et beaucoup l'ont côtoyé, que ce soit dans l'armée ou en prison. Pour ce Jordanien, il ne s'agit pas d'un film d'histoire, puisque il le fait tomber amoureux de la fille d'un inspecteur de police. Si c'était vrai, on l'aurait dit, mais ça ne correspond nullement à la réalité... Il était pour la modernisation de la femme, il jouait dans une équipe de foot, il était scout, faisait du théâtre, on le trouvait partout, sa vie suffit à faire plusieurs films. Pourquoi aller chercher ailleurs?»
Pour sa part, M.Hassani, serein mais inquiet abonde dans le même sens: «Personnellement, j'ai trouvé que le scénario ne correspond pas au garçon que j'ai connu depuis qu'il avait l'âge de 18 ans. Il était notre chef scout, chef du PPA. Je suis officier de l'ALN. Je le connais parfaitement bien. Elle est où son arrestation, le 08 Mai 1945? Son emprisonnement? Où sont toutes ses actions révolutionnaires qu'il a commises? On ne les voit pas dans le scénario... Le Jordanien a donné comme explication ceci: je suis spécialisé dans les films de fiction. Or, chez Larbi, la fiction dépasse la réalité comme on dit. Où sont ses réponses à Bigeard, son parcours de militant? Ce qui nous intéresse entre autres, est le dialogue qu'il a eu avec les tortionnaires. C'est très important, notamment avec Bigeard quand il lui donnait des leçons d'histoire. Ce sont des actions qui révèlent la personnalité de Ben M'hidi. Il est mort de façon abominable, sous la torture, et je vais le tuer une seconde fois, je n'ai pas le droit!» Et de souligner clairement: «On conteste la représentation cinématographique de Larbi Ben M'hidi. Nous n'allons pas déclarer la guerre à cette femme. Elle est peut-être pleine de virtuosité et de talent, grand bien lui fasse, nous sommes animés jusqu'à présent de très bonnes intentions, si elle veut notre aide, on est là, pour peu qu'elle parvienne au meilleur résultat possible. Nous ne pourrons lui présenter Larbi que tel que nous l'avons connu et pas autrement.. Si on n'est pas capable de faire un film sur sa vie, on le laisse auprès de Dieu. Nous, Larbi, on le voit dans des films qui dépasseraient Omar El Mokhtar. Le peuple a acquis sa liberté et lui, le Paradis, laissons-le donc en paix si on n'arrive pas à le restituer fidèlement, et ne falsifions pas l'histoire de sa vie. Larbi était habité par une seule cause: libérer l'Algérie.»
Une question s'impose de facto: que vient faire un réalisateur jordanien dans l'écriture de notre histoire algérienne? N'y a-t-il pas de réalisateur algérien à la hauteur pour réaliser une fresque cinématographique à l'effigie de notre martyr national? Que pensent les ministères des Moudjahidine et de la Culture dans cette mascarade qui ne dit pas son nom? Devrions-nous laisser piller l'histoire de nos héros pour en faire des histoires à l'eau de rose par des réalisateurs arabes sans scrupules qui n'aspirent qu'à faire des films à sensation, sans pour autant bouger le petit doigt?
Au moment où le ministère de la Culture annonce qu'il va aider toute production cinématographique portant sur l'histoire, ce projet tombe à point nommé afin d'actionner la machine et joindre l'acte à la parole. De quelle façon? Si un réalisateur a le doit de jouir de sa liberté d'expression, il n'en demeure pas moins que l'apport des historiens dans ce genre de film est plus qu'utile, nécessaire, voire indispensable et une condition incontournable pour ce faire.
Sinon ce serait un leurre, pire, une grave atteinte à notre identité nationale et notre mémoire populaire, celle pour laquelle tout un peuple s'est battu. Il est bien urgent de faire intervenir les historiens si l'on ne veut pas tomber dans le même piège que celui de Rachid Bouchareb qui, à vouloir faire un film de grande envergure (Hors-la-loi) négligera le côté historique et suscitera ainsi la polémique. De la précision dont il s'agit qui, hélas, fait défaut dans son film qui pèche par une certaine faiblesse à ce niveau et cela tous les historiens, y compris algériens, l'ont reconnu. Toutefois, si ses personnages demeurent fictifs, sa toile de fond est bel et bien ancrée dans le réel, ce passé historique qu'on ne peut dénier, encore moins modifier au risque de faire changer le cours de notre histoire... Et cela serait bien grave! Et M. Hassani de conclure: «Qui d'autres peuvent connaître la vie personnelle de Larbi Ben M'hidi si ce n'est ses proches? Le 17 octobre 1961, c'est ce que Larbi avait dit eu égard aux manifestations populaires: jeter la Révolution dans la rue, le peuple s'en emparera. 1961 c'est la réponse de Larbi Ben M'hidi lorsqu'à l'époque les gens ne croyaient pas aux potentialités populaires. Il a dit cela en 1956, bien avant que les hommes présentent leur poitrine aux balles assassines. Larbi disait que la révolution est au bout des efforts et des sacrifices. C'est grâce à cela que nous avons eu notre indépendance. On ne peut occulter cette vérité!»


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